Montréal, le 13 août 2019- La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CS) accueillent favorablement le projet de loi n° 28 et souhaitent qu’il constitue une première étape vers une réelle décentralisation de la gestion de notre système public de santé et de services sociaux.
Entendus aujourd’hui dans le cadre des consultations particulières et des auditions publiques de la Commission de la santé et des services sociaux sur le projet de loi n° 28, Loi permettant la mise en place de certaines mesures en matière de santé et de services sociaux liés au statut géographique particulier de la région sociosanitaire de la Mauricie et du Centre-du-Québec, les représentants de la CSQ et de la FSQ-CSQ ont profité de l’occasion pour inciter les parlementaires à réfléchir sur les enjeux liés à la responsabilité populationnelle, à l’offre de services de proximité et à la décentralisation des pouvoirs décisionnels.
Le fait de reconnaitre officiellement le statut géographique particulier de la région sociosanitaire de la Mauricie et du Centre-du-Québec et les besoins et les défis propres à chacune de ces deux régions administratives semble un signal prometteur quant à la volonté du gouvernement de corriger les lacunes importantes engendrées par les fusions administratives découlant de la Loi 10.
Les représentants de la CSQ et de la FSQ-CSQ estiment cependant que la désignation éventuelle d’un PDG adjoint (PDG-A) responsable de la région du Centre-du-Québec devra être accompagnée des pouvoirs qui lui permettront de répondre aux besoins et aux défis de ce territoire. « Dans la structure actuelle, les responsabilités du PDG-A se limitent essentiellement aux enjeux logistiques. Or, nous croyons qu’il y aurait lieu de s’assurer que ce nouveau poste comporte également le volet des responsabilités populationnelles liées à l’offre de services. De plus, la question de la décentralisation des pouvoirs, cruciale pour notre système de santé, demeure entière et non résolue avec ce projet de loi », a indiqué Mario Beauchemin, troisième vice-président de la CSQ.
La ministre de la Santé a déjà fait part de sa volonté de décentraliser les services à la population tout en redonnant plus d’autonomie aux équipes locales de soins. Toutefois, cette plus grande autonomie ne pourra apporter de résultats cohérents et significatifs que si certains changements structurels soutiennent efficacement cette décentralisation, notamment dans la prise de décision. « Il faut d’abord s’assurer que les deux directions générales adjointes se partagent la responsabilité populationnelle pour chacune des deux régions administratives et encadrent les directions des services, des programmes et des ressources humaines afin de s’assurer que la prise de décisions liée à la planification et à l’organisation des services et des soins puisse se réaliser le plus près possible des milieux de pratique. Il faut aussi décentraliser la gestion des ressources humaines et redonner aux différents milieux de pratique la capacité de gérer, entre autres, les horaires de travail en fonction des besoins spécifiques et de la réalité de chaque milieu pour mettre notamment fin au TSO », a souligné Claire Montour, présidente de la FSQ-CSQ.
La CSQ et la FSQ-CSQ tiennent à rappeler que sur les plans de la planification et de l’organisation des services et des soins, les problèmes occasionnés par la création de mégastructures dont le pôle décisionnel est très éloigné des milieux de pratique ont généré de nombreux effets pervers qui doivent être corrigés. Les espaces de dialogue entre la direction, les organisations syndicales et le personnel doivent être rétablis. Les directions doivent être davantage disponibles sur le terrain et elles doivent pouvoir intervenir plus rapidement dans la résolution de situations problématiques.
Le mémoire, qui contient huit recommandations, peut être consulté sur le site de la CSQ.