Saint-Jérôme, le 13 novembre 2018. – « La pénurie de personnel de soutien scolaire et l’augmentation importante du nombre d’élèves affectent sérieusement la qualité des services offerts aux élèves et ont des impacts nuisibles sur le personnel. »
Telle est la situation dénoncée aujourd’hui en conférence de presse par le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, à l’occasion de son passage à Saint-Jérôme pour rencontrer les membres du personnel de soutien qui travaillent à la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord. Il a profité de l’occasion pour faire le point sur les difficultés que rencontre le personnel de soutien scolaire.
Une précarité généralisée
« La plus grande difficulté est certainement le taux de précarité élevé, qui touche 68 % du personnel, dont les trois quarts sont des femmes. Cela a de graves conséquences, surtout que plusieurs sont des mères monoparentales qui doivent boucler leur budget sans pouvoir compter sur un revenu suffisant. C’est très inquiétant et il ne faut pas se surprendre que la commission scolaire ait de la difficulté à recruter du personnel », explique Éric Pronovost.
Des emplois plus attrayants ailleurs
De son côté, la présidente du Syndicat du personnel de soutien en éducation de la Rivière-du-Nord (SPSERN-CSQ), Brigitte Beaudry, ajoute que les emplois plus avantageux offerts à d’autres commissions scolaires et dans le privé attirent plusieurs employés actuels. « Plusieurs préposés aux élèves handicapés et agents de bureau ont démissionné de leur poste pour occuper un emploi ailleurs où ils sont assurés d’avoir une charge de travail moins lourde pour un salaire plus avantageux. La commission scolaire perd ainsi une précieuse expertise », regrette la présidente du SPSERN-CSQ.
Cette dernière ajoute que des efforts doivent être faits pour mettre fin à cette pénurie, dans l’intérêt des élèves et du personnel.
Un sondage récent, réalisé par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), démontrait d’ailleurs que 48 % des membres du personnel de soutien scolaire doivent travailler durant les pauses, l’heure du dîner ou prolonger leur journée de travail pour faire face à leurs tâches et responsabilités, qui augmentent sans cesse. Pas surprenant que plus de 80 % des travailleuses et travailleurs se disent exténués.
Violence à l’école
D’autre part, la violence au travail est un sérieux problème à la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord. En effet, un sondage réalisé par la firme Ad hoc recherche, en collaboration avec la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), révèle qu’au cours de l’année 2017-2018, 92 % des membres du personnel de soutien ont subi de la violence au travail.
Les élèves sont la source principale de ces incidents qui prennent la forme de coups (73 %), de cris (72 %), de propos injurieux (68 %), se faire lancer des objets (66 %) et de l’intimidation et des menaces (66 %).
« Dans ce contexte, c’est encore plus inacceptable qu’en plus de ne pas être considérés et traités à leur juste valeur, les membres du personnel de soutien scolaire doivent subir une violence physique et verbale qui les affecte durement. Il faut que ça cesse et nous ne manquerons pas d’interpeller les gestionnaires scolaires pour qu’ils prennent leurs responsabilités et protègent leur personnel de soutien », précise Brigitte Beaudry, présidente du SPSERN-CSQ.
Faire partie de la solution
En terminant, le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, invite la commission scolaire à tenir compte du personnel de soutien et du rôle important qu’il joue chaque jour dans la bonne marche de nos écoles. « Connaissant la volonté de la commission scolaire d’améliorer la réussite éducative sur son territoire, je tiens à lui rappeler que le personnel de soutien partage cette préoccupation et qu’il fait partie, lui aussi, de la solution pour améliorer notre système public d’éducation. L’éducation, c’est aussi nous! », conclut Éric Pronovost.