Montréal, le 25 novembre 2019. – Les quelque 80 participantes et participants au Colloque tenu le 20 novembre au Centre Saint-Pierre à Montréal, sous le thème Les défis d’un retour aux études, ont conclu à l’unanimité que la flexibilité et l’accessibilité des ressources étaient la clé d’un retour aux études réussi pour les mamans, encore plus si elles sont monoparentales. Une des participantes a résumé cette exigence en une phrase-choc : « Il faut mettre les ressources autour des mères et non les mères autour des ressources! »
Le colloque visait à souligner les dix ans de Maman va à l’école en se penchant sur la réalité des mères et en explorant les mesures et les programmes existants ou à inventer pour les soutenir dans leur projet de vie. Dans les six ateliers autant qu’en plénière, les personnes présentes, issues d’écoles, de commissions scolaires, de syndicats, d’organismes communautaires et d’institutions gouvernementales, auxquelles se sont jointes quelques jeunes mamans, ont réfléchi avec sérieux et ouverture aux défis nombreux que doivent affronter les mères cheffes de famille monoparentale qui décident de retourner à l’école : il y a celui du logement, de la garde des enfants, du coût de la vie, des difficultés avec les enfants ou leur père, de la vie familiale et amoureuse… Elles en ont conclu que, pour réussir, ces mères ont besoin d’un accompagnement dans toutes les sphères de leur vie et que cet accompagnement doit être cohérent et organisé en fonction des besoins spécifiques de chacune.
« Plusieurs études ont démontré qu’en aidant une mère à retourner aux études, on aide aussi ses enfants, » rappelle la fondatrice de Maman va à l’école, Paula Duguay. « Et pas seulement parce qu’avec son diplôme, elle pourra trouver un meilleur emploi pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants et qu’elle pourra les aider dans leur propre scolarisation, mais parce qu’elle y gagne en estime d’elle-même, en désir de participer à sa communauté, en ce qu’on appelle – faute d’un mot français équivalent – l’empowerment, c’est-à-dire la capacité de reprendre le pouvoir sur sa vie. C’est d’ailleurs ce qui a prévalu à la création de Maman va à l’école, il y a 10 ans. »
L’organisme est surtout connu pour les bourses qu’il distribue chaque année, dans tout le Québec, aux mamans monoparentales, courageuses et persévérantes, qui sont en voie d’obtenir un premier diplôme.
Mais le colloque voulait élargir le débat et surtout réunir les différents acteurs afin de prendre acte de la réalité des cheffes de famille monoparentale, de s’informer sur les mesures et programmes en place et d’échanger sur des expériences nouvelles.
Pour Paula Duguay, c’est un succès sur toute la ligne. « Les gens sont venus nombreux et de tous les horizons, les échanges ont été fructueux et prometteurs et, en prime, on a obtenu une rencontre dès lundi avec le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, qui s’est montré sensible à notre cause! »
Maman va à l’école (MVE) est un organisme sans but lucratif créé il y a 10 ans pour soutenir les mamans de famille monoparentale qui décident de retourner aux études pour obtenir un premier diplôme. Depuis 2013, grâce à la contribution de grands partenaires et à la mobilisation des milieux, 13 chapitres sont actifs dans les régions du Québec pour soutenir les mamans qui retournent aux études. En sept ans, le programme de bourses de MVE a ainsi permis d’attribuer à quelque 330 mamans des bourses d’encouragement à l’étude totalisant 135 000 dollars. Ses grands partenaires sont la CSQ, la Fondation Léa-Roback, le Fonds de solidarité FTQ, ainsi que l’AREQ-CSQ et plusieurs donateurs.