Montréal, 5 août 2021.- Dans la foulée de l’accord Canada-Québec sur le financement national des services de garde à la petite enfance, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) demande au gouvernement du Québec qu’une partie importante des six milliards de dollars qui découlent de l’entente nationale soit destinée au premier maillon de l’éducation pour répondre aux besoins des familles et du personnel, soit la création de places et l’amélioration des conditions de travail des intervenantes qualifiées.

Investir dans les services plutôt que de baisser les impôts

Au regard de la pénurie de places et de main-d’œuvre à laquelle fait actuellement face le réseau des services éducatifs à la petite enfance du Québec, le président de la CSQ, Éric Gingras, plaide l’urgence de diriger une part importante des milliards d’Ottawa pour le développement de nouvelles places ainsi que pour l’amélioration des conditions de travail des milliers de femmes qui interviennent chaque jour auprès des tout-petits. « Le réseau des services à la petite enfance, dont le Québec s’est doté il y a à peine quelques années, a été largement affaibli par des mesures de coupe et de privatisation menées par des gouvernements successifs. Aujourd’hui, la nationalisation des services éducatifs à la petite enfance apparaît incontournable si l’on veut répondre aux objectifs que nous nous sommes fixés collectivement lors de la création de notre réseau : l’universalité, l’accessibilité et l’égalité des chances. Plutôt que de baisser les impôts et les taxes avec l’argent d’Ottawa, il faut que le gouvernement du Québec octroie des sommes importantes pour le développement du réseau et ce, pour les milliers d’enfants et de familles québécoises qui ont besoin de ces services. Un réseau de la petite enfance accessible aux familles, de qualité et qui favorise l’égalité des chances de chaque enfant, c’est possible. C’est maintenant une question de choix politique avec les milliards qui sont annoncés aujourd’hui », explique Éric Gingras.

Favoriser la relance économique et l’accès des femmes à l’emploi

Dans le contexte d’une relance économique marquée par une pénurie de main-d’œuvre, le président de la centrale syndicale rappelle également les nombreux bénéfices économiques liés à l’existence d’un réseau public de la petite enfance fort et accessible. « Investir en petite enfance, c’est non seulement favoriser la relance avec des infrastructures, mais c’est aussi lutter contre la pénurie de main-d’œuvre en soutenant les parents qui souhaitent retourner au travail et qui en sont actuellement incapables, faute de place. Toutes les études effectuées sur le sujet démontrent noir sur blanc la rentabilité économique d’un réseau public de la petite enfance accessible et universel. En conclusion, tant pour la société, les familles que pour le développement des enfants ou l’avancement économique des femmes, les retombées ne sont plus à prouver. C’est aussi logique qu’économique! », conclut Éric Gingras.