Cégeps : attirer et retenir le personnel professionnel

À Alma, Chicoutimi et Saint-Félicien, les cégeps souffrent d’un roulement important de personnel professionnel, ce qui entraine de fréquentes pertes d’expertise et engendre une surcharge supplémentaire, une situation que dénonce la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), en tournée régionale au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Au Cégep de St-Félicien, un étudiant sur trois bénéficie des services adaptés et des services psychosociaux. « Il y a donc nécessité de pouvoir compter sur l’expertise professionnelle afin de répondre à cette demande grandissante », a mentionné le président du Syndicat du personnel professionnel du Cégep de Saint-Félicien, Romain Théberge, dans le cadre d’une conférence de presse tenue le 30 mai 2023 et organisée par la FPPC-CSQ et ses syndicats affiliés de la région.

« Les services offerts par le personnel professionnel, notamment par les psychologues, les travailleuses sociales et nos autres collègues professionnels, sont primordiaux dans notre secteur », a ajouté Romain Théberge.

Or, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, comme ailleurs au Québec, le réseau collégial peine à embaucher du personnel qualifié. « Dans la région, il est difficile d’attirer et de retenir des psychologues, des personnes conseillères pédagogiques, des personnes conseillères d’orientation, des personnes travailleuses sociales, entre autres », a déclaré le président de la FPPC-CSQ, Éric Cyr.

Le président déplore qu’à l’heure actuelle, les offres patronales déposées dans le cadre des négociations sectorielles « sont nettement insuffisantes pour attirer et retenir du personnel professionnel. Des améliorations de nos conditions de travail sont nécessaires afin d’assurer à court terme la qualité et la disponibilité des services professionnels dans nos cégeps ». 

De meilleures conditions ailleurs

Selon la présidente du Syndicat du personnel professionnel du Cégep de Chicoutimi, Sandra Brassard, « le taux de roulement du personnel professionnel augmente et les processus de sélection se multiplient afin de remplacer les personnes qui quittent notre institution pour des employeurs offrant de meilleures conditions de travail ».

« Il est facile pour un chasseur de têtes de recruter du personnel professionnel de nos institutions en lui offrant des conditions de travail bien meilleures que celles offertes dans les cégeps, a, quant à elle, ajouté la présidente du Syndicat du personnel professionnel du Collège d’Alma, Frédérike Dufour. Les collèges de la région perdent leur pouvoir d’attirer et de retenir du personnel professionnel, et cela aura un impact sur la qualité des programmes et des services rendus. »

Les cégeps doivent « redevenir des employeurs attractifs », a ajouté Sandra Brassard. Et selon Éric Cyr, cela passe par l’amélioration des conditions de travail dans le réseau collégial. « Nos vis-à-vis patronaux doivent proposer des solutions durables pour améliorer l’attraction-rétention de la main-d’œuvre professionnelle, qui est au cœur de la réussite des étudiantes et des étudiants », a-t-il conclu.

Photo : Frédérike Dufour, présidente du Syndicat du personnel professionnel du Collège d’Alma, Romain Théberge, président du Syndicat du personnel professionnel du Cégep de Saint-Félicien, Éric Cyr, président de la FPPC-CSQ, et Sandra Brassard présidente du Syndicat du personnel professionnel du Cégep de Chicoutimi.