Sherbrooke, le 9 mai 2022. – « Il y a un grave problème de précarité pour la grande majorité des emplois occupés par le personnel de soutien scolaire partout à travers le Québec. Cela a de graves conséquences puisque les centres de services scolaires peinent à retenir leurs employés et à attirer une relève. La solution passe nécessairement par l’amélioration de la qualité des emplois offerts en soutien scolaire, notamment dans les établissements scolaires de la région de Sherbrooke. »
Le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, est de passage aujourd’hui dans la région de Sherbrooke, dans le cadre d’une grande consultation menée auprès de ses 33 500 membres, dont ceux du Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke, pour connaître leurs priorités en vue de la prochaine ronde de négociations. Il est accompagné du vice-président du Syndicat du personnel technique et administratif du Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke (SPTA-CSQ), Alexandre Boutin, et du président du Syndicat des employées et employés manuels du soutien scolaire de Sherbrooke (SEM-CSQ), Guy Carpentier.
Un recrutement difficile
Éric Pronovost soutient que, parmi les mesures à prioriser pour rendre les emplois plus attrayants, il y a l’obtention d’horaires plus continus et réguliers de travail. « Il faut savoir que le salaire moyen d’un employé de soutien n’est que de 30 000 $ par année, pour quelqu’un qui travaille 35 heures par semaine, et que 70 % de nos membres occupent un emploi précaire. Ce n’est pas avec quelques heures de travail par semaine, réparties souvent dans un horaire irrégulier, que l’on va régler le problème de rareté du personnel », précise le leader syndical.
Renchérissant dans le même sens, Alexandre Boutin ajoute qu’il ne faut pas se surprendre, dans un tel contexte, qu’un nombre important de travailleuses et de travailleurs recrutés dans le cadre des salons de l’emploi finissent par abandonner leur nouveau poste. « Si l’on veut retenir les gens, il faut leur assurer des conditions de travail intéressantes. C’est important, car ces départs ont des conséquences sur la qualité des services aux élèves et sur le fardeau de tâche du personnel qui demeure en poste. Tant le gouvernement que les centres de services scolaires doivent être conscients de la situation et faire des offres en conséquence lors de la prochaine négociation. »
Mécontentement chez les ouvriers spécialisés
Pour sa part, Guy Carpentier prévoit que la rémunération des ouvriers spécialisés risque aussi d’être à l’ordre du jour de la prochaine négociation. « Je pense notamment aux électriciens, plombiers et menuisiers très compétents, qui effectuent des tâches et travaux semblables à leurs collègues du secteur de la construction, sans avoir droit au même salaire. Il est évident que cela génère un sentiment d’injustice », déplore le président du SEM-CSQ. Il ne serait d’ailleurs pas surpris que ces ouvriers spécialisés demandent également que la prime d’attraction et de rétention de 10 % obtenue lors de la dernière négociation soit intégrée dans la convention collective et ajoutée au salaire, de façon qu’elle devienne permanente. Tout au cours de la crise sanitaire, les concierges ont démontré leur importance en ce qui concerne la désinfection et le nettoyage des surfaces. Le Syndicat discute avec le Centre de services scolaire pour mettre en place un comité de travail afin de conserver les meilleures pratiques en cette matière.
Mobilisation du personnel de soutien
Mentionnons, en terminant, que la FPSS-CSQ compte donc mobiliser ses membres au cours des prochaines semaines et miser sur leur solidarité pour envoyer un message clair au gouvernement Legault : les travailleuses et les travailleurs du soutien scolaire méritent mieux que des emplois précaires. Au final, ce sont les enfants qui écopent!