Montréal, le 22 mars 2019. – Au lendemain de la présentation du budget 2019, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), salue les investissements consentis par la Coalition Avenir Québec (CAQ) dans les services professionnels aux élèves, mais demeure prudente dans l’attente des règles budgétaires.
« La somme de 47 millions de dollars dans les services aux élèves pour cette année, c’est un excellent signal de départ. Reste à savoir comment ces sommes seront déployées dans le réseau. Si elles ne sont pas protégées pour servir exclusivement à l’embauche de ressources professionnelles, c’est de l’argent lancé par les fenêtres. Aussi, si l’on continue d’émietter des sommes ridicules un peu partout dans chaque école, l’élève ne verra pas la différence au bout du compte », explique Johanne Pomerleau, présidente de la FPPE-CSQ.
Établir un plancher de service durable dans les allocations de base
La FPPE-CSQ demande un investissement de 160 millions de dollars sur trois ans pour permettre l’embauche de 2 000 professionnels supplémentaires. Cette injection d’argent permettrait qu’un seuil minimal de 5 professionnels en service direct pour 1 000 élèves[1] soit offert à la grandeur du Québec. Le ratio moyen de professionnels par 1 000 élèves est actuellement de 3,25.
Nous espérons vivement que, quand le ministre des Finances parle de « seuils minimaux » de services, il veut dire que les sommes alloués seront récurrentes au fil des années et qu’on ne pourra plus jouer au yoyo avec les services aux élèves comme c’est souvent arrivé dans le passé. Seul l’avenir nous le dira.
À ce sujet, la FPPE-CSQ recommande dans un mémoire présenté au gouvernement dans le cadre des consultations prébudgétaires de protéger les sommes qui seraient investies pour un plancher de services professionnels dans les allocations de base des règles budgétaires. Cela permettrait une répartition plus équitable des ressources.
Comment attirer et retenir toute cette main-d’œuvre?
La FPPE-CSQ s’interroge à savoir comment le ministre Roberge compte attirer et retenir les nouvelles ressources qu’il compte embaucher, quand on sait que les salaires et les conditions du milieu scolaire comptent parmi les plus désavantageuses au Québec pour beaucoup de corps d’emploi.
« Il n’y a rien dans ce budget qui dégage une marge de manœuvre pour améliorer les conditions de travail et salariales des employés du réseau lors de la prochaine négociation. Quand le ministre Roberge dit que les professionnelles et professionnels vont revenir du privé pour travailler dans le réseau scolaire dans les conditions actuelles, il prend ses rêves pour la réalité. Il faut que des actions concrètes soient prises pour améliorer les conditions des travailleuses et travailleurs en éducation », conclut Johanne Pomerleau.
[1] Le seuil de 5 professionnels pour 1 000 élèves comprend les psychologues, les psychoéducatrices et psychoéducateurs, les orthophonistes, les ergothérapeutes, les animatrices et animateurs de vie spirituelle et d’engagement communautaire, les conseillères et conseillers d’orientation, les animatrices et animateurs de vie étudiante, les bibliothécaires. Il ne comprend pas les orthopédagogues qui doivent être calculés séparément.