Québec, le 23 mars 2022. – L’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) s’étonne que le budget proposé par le gouvernement n’accorde pas plus d’importance aux soins à domicile. Des effets tragiques de la pandémie avaient pourtant accru le souhait de la majorité des aînés qui préfèrent vivre dans le domicile de leur choix plutôt que dans les milieux de vie collectifs. En contrepartie, le gouvernement répond à une partie des demandes de l’AREQ-CSQ quant à la réfection des CHSLD vétustes.
« Encore une fois, on priorise le béton. On ne fait que réparer des années de laisser-aller en injectant plus d’un milliard de dollars pour la reconstruction d’établissements en mauvais état. C’est bien, mais d’un autre côté on pelte un problème majeur par en avant en négligeant les soins à domicile. Avec seulement 137 millions de dollars, c’est insuffisant pour répondre aux besoins des aînés », souligne Lise Lapointe, présidente de l’AREQ-CSQ.
Plus de 41 000 Québécois attendent un service à domicile
Rappelons que plus de 41 000 personnes sont en attente pour des services et des soins à domicile, un nombre qui a bondi de 20 % depuis 3 ans. Or, avec le défi démographique qui nous attend, nous savons depuis des décennies que nous devons investir massivement dans les soins à domicile (maisons, appartements, condos ou résidences pour aînés autonomes) pour permettre à la majorité des personnes aînées de rester là où elles le veulent, le plus longtemps possible. Par ailleurs, seulement 3 % des aînés de 65 ans et plus vivent en centre d’hébergement et de soins de longue durée.
« Cela a été démontré maintes fois que des soins et des services à domicile permettent de retarder le recours aux CHSLD, et c’est le souhait exprimé par la grande majorité des aînés. En négligeant une fois de plus les soins à domicile, nous accentuons la pression sur les centres d’hébergement », ajoute Mme Lapointe.
Le pouvoir d’achat décroissant des aînés
L’AREQ-CSQ accueille favorablement le 500 $ remis aux personnes avec un revenu de moins de 100 000 $, ce qui est susceptible d’aider ponctuellement les personnes aînées à faible revenu. Or, il ne s’agit que d’une mesure temporaire, et l’AREQ-CSQ milite pour des solutions permanentes afin d’éviter l’appauvrissement des aînés, dont plusieurs milliers n’ont pas de rentes pleinement indexées au coût de la vie.
« Le prix des denrées alimentaires ne va pas diminuer par magie le 1er janvier 2023. Le gouvernement doit trouver des solutions durables pour contrer la perte de pouvoir d’achat des aînés due à l’inflation. Les aînés ont besoin de mesures financières plus importantes qui perdureront dans le temps, plutôt que d’un chèque à la veille des élections », affirme Mme Lapointe.
Le privé en santé sous la loupe
L’AREQ-CSQ s’inquiète de l’ouverture au secteur privé en santé, notamment en ce qui concerne les soins aux personnes les plus vulnérables de notre société. Ainsi, l’AREQ-CSQ salue la volonté du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de poursuivre la réduction du recours aux agences privées. Par ailleurs, le gouvernement a répondu à la demande de l’AREQ-CSQ visant à conventionner les CHSLD privés.
Enfin, l’AREQ-CSQ demande que les sommes additionnelles prévues au budget du MSSS permettent réellement de reconstruire le système de santé mis à mal depuis des décennies par des réformes successives qui n’ont pas permis d’assurer l’accessibilité aux soins pour toute la population.