Montréal, le 4 septembre 2020. – Plus d’une semaine après l’annonce du gouvernement canadien d’une aide de 432 millions de dollars pour soutenir les écoles québécoises dans le contexte de la rentrée scolaire en temps de pandémie, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) questionne le ministre de l’Éducation sur l’utilisation qu’il entend faire du montant fédéral et l’interpelle quant aux besoins urgents réclamés par les équipes-écoles sur le terrain pour soutenir les élèves, particulièrement ceux éprouvant des difficultés.
Depuis l’annonce d’un montant 21 fois plus élevé que celui annoncé par le gouvernement Legault pour soutenir la réussite éducative dans le cadre de la rentrée scolaire, la CSQ s’explique mal que, plus d’une semaine plus tard, le ministre de l’Éducation n’ait toujours pas fait part de la façon dont il entendait disposer des sommes, compte tenu du manque criant de ressources au sein des équipes-écoles et des immenses problèmes d’attraction et de rétention du personnel. La CSQ rappelle que le montant non récurrent de 20 millions de dollars annoncé par le gouvernement Legault (qui équivaut à près de 6 500 dollars par établissement scolaire) s’avère nettement insuffisant pour répondre aux besoins des élèves et leur offrir des services adéquats. « Le montant de 432 millions du gouvernement canadien pour la rentrée est plus qu’attendu sur le terrain. Presque dix jours plus tard, il est inquiétant que le gouvernement du Québec fasse dormir l’argent dans ses coffres et n’ait minimalement annoncé les suites qu’il entend donner. Nous réclamons de la transparence. Que le gouvernement du Québec se prive de 800 millions de dollars en revenu potentiel pour les écoles et qu’il se limite à octroyer 1/21 de l’aide donnée par le fédéral en tentant de faire croire que l’éducation est sa priorité, c’est une chose. Mais de grâce, qu’il ne retienne pas davantage les sommes du fédéral destinées à améliorer le quotidien des élèves et des équipes-écoles! », explique Sonia Ethier, présidente de la Centrale.
Des solutions structurantes avant une nouvelle campagne marketing
Pour soutenir la réflexion du gouvernement du Québec pour l’utilisation de 432 millions de dollars, la présidente de la Centrale, Sonia Ethier, invite le ministre Jean-François Roberge à résister à toute tentation de déployer une nouvelle campagne marketing pour l’éducation. « Les enseignantes et les enseignants, le personnel de soutien scolaire et le personnel professionnel n’en peuvent plus des campagnes marketing brandies par le bureau du ministre, qui est presque devenu une agence de publicité. Un coup de barre est toujours attendu sur le terrain par les équipes-écoles, qui veulent des solutions structurantes pour améliorer concrètement leur environnement de travail et, ultimement, donner de meilleurs services aux élèves. Si le ministre est en panne d’idées, nous sommes disposés à le rencontrer pour lui offrir une tonne de solutions pour améliorer les conditions d’exercice et d’apprentissage dans le milieu scolaire : réduire le nombre d’élèves par classe, instaurer des ratios dans les services de garde et dégager des ressources pour assurer le meilleur encadrement possible pour les élèves éprouvant des difficultés scolaires. La liste est longue et les écoles attendent ce qu’elles méritent! », conclut Sonia Ethier.