Montréal, le 19 octobre 2017. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) accueille tièdement l’adoption du projet de loi sur la neutralité religieuse par l’Assemblée nationale.
« Nous aurions plutôt souhaité que le gouvernement pose un geste clair en déclarant que l’État est laïque et non pas seulement neutre sur le plan religieux. Si les libéraux avaient été sérieux dans leur démarche, ils seraient allés beaucoup plus loin. Ils pouvaient politiquement le faire, et ils devaient le faire », soutient Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Par ailleurs, la CSQ voit d’un bon œil l’article qui force le ministre à établir des lignes directrices portant sur le traitement d’une demande d’accommodement pour un motif religieux et du fait que ces lignes directrices devront être publiées sur le site Web du ministère de la Justice. « Or, nous trouvons rassurant le fait que les lignes directrices devront faire l’objet d’une étude par la commission compétente de l’Assemblée nationale. Cela permettra de continuer le débat et de faire les ajustements requis », ajoute Louise Chabot.
Des demandes entendues
Dans son mémoire, la CSQ soulevait l’importance de ne pas mettre tout le poids d’une telle décision sur les épaules des employés d’un organisme public sans les outiller : « Le gouvernement semble nous avoir entendus. Les salariés auraient une personne désignée à qui ils pourraient se référer pour des cas précis, au-delà des grands principes d’application. C’est particulièrement important pour les milieux où on a à prendre en considération à la fois l’intérêt des enfants et celui des parents, comme dans les écoles ou les services de garde », souligne la présidente.
Un problème non réglé
Enfin, pour la CSQ, l’enjeu des écoles privées confessionnelles reste entier : « Même si on prévoit maintenant que les écoles privées subventionnées seront sujettes à cette loi, les écoles confessionnelles continueront d’être financées. C’est un non-sens. Nous réclamions que ces subventions soient abolies tout en s’assurant de l’intégration du personnel de ces écoles privées au réseau public d’éducation », conclut Louise Chabot.