Genève, 21 juin 2019 – La FTQ, la CSN et la CSQ saluent l’adoption d’une Déclaration du centenaire pour l’avenir du travail dans le cadre de la conférence internationale de L’Organisation internationale du travail (OIT), réunissant plus de 6 000 déléguées du monde entier à Genève, dont ceux du Québec. Les trois centrales syndicales québécoises étaient présentes lors de l’adoption de ce document historique et s’estiment satisfaites de son contenu.
À l’occasion du centenaire de l’OIT, les États membres et les partenaires sociaux ont voulu rappeler l’importance du dialogue entre les partenaires sociaux et les gouvernements, alors que le monde du travail subit une transformation accélérée en raison de nouvelles technologies, de l’apparition des chaînes de production mondialisées, de l’augmentation de la précarité du lien d’emploi et, de plus en plus, de la crise environnementale.
Fondée à la fin de la Première Guerre mondiale dans le but de promouvoir une paix fondée sur la justice sociale, l’OIT adopte aujourd’hui une nouvelle déclaration d’intention qui a pour but d’orienter ses actions concernant les enjeux du monde du travail au 21e siècle, ainsi que celles des 186 États membres et des partenaires sociaux, syndicaux et patronaux, qui la composent.
La Déclaration du centenaire invite les pays à donner une chance égale à toutes et tous de tirer parti des importantes transformations en cours en concrétisant l’égalité de genre en matière de chances et de traitement dans les milieux de travail, en mettant sur pied un système d’apprentissage tout au long de la vie qui répond mieux aux besoins actuels, en donnant un accès universel à une protection sociale complète, en accompagnant les personnes au cours des transitions professionnelles qui ne manqueront pas de survenir.
Rappelons qu’une autre déclaration similaire avait été adoptée à Philadelphie en 1944 à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans le butd’orienter le travail des pays membres au sortir de cette période sombre et violente. La Déclaration de Philadelphie affirmait alors que le travail n’est pas une marchandise et que la paix entre les peuples repose, entre autres, sur le respect des droits des travailleurs et travailleuses, en particulier sur la liberté d’association et le droit à la négociation collective.
Un des débats les plus houleux menant à l’adoption de ce texte a été celui portant sur la reconnaissance d’un droit fondamental à la santé et la sécurité du travail. Il faut rappeler que l’OIT ne reconnait que cinq conventions comme étant fondamentales, soit la liberté syndicale et le droit à la négociation collective, l’élimination du travail forcé, l’abolition effective du travail des enfants, l’amélioration de la condition de travail et l’élimination de la discrimination en matière d’emploi.
La FTQ, la CSN et la CSQ regrettent toutefois que la Déclaration du centenaire ne comporte pas un appel clair à cet égard. La partie syndicale a cependant obtenu qu’une résolution invitant l’OIT à « examiner dans les meilleurs délais » cet enjeu soit adoptée aujourd’hui.