Montréal, le 31 janvier 2021. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) et l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) révèlent aujourd’hui les résultats d’un sondage exclusif confirmant qu’aux yeux des Québécois, le développement de nouvelles maisons des aînés n’est pas prioritaire.

Réalisée par la firme CROP, l’étude d’opinion posait la question suivante :

Parmi les deux mesures suivantes destinées aux personnes aînées, laquelle devrait être prioritaire pour le gouvernement du Québec?

  • Développer de nouvelles maisons des aînés
  • Améliorer les services dans les établissements existants

Ces résultats confirment une nouvelle divergence entre les priorités de la Coalition Avenir Québec (CAQ) et ceux de la population québécoise. Alors que 17 % des répondants disaient appuyer la position du gouvernement sur le développement de nouvelles maisons des aînés, 83 % des personnes interrogées estiment qu’il serait prioritaire de consacrer les ressources dans les établissements de santé existants. Fait à noter : l’opinion ne diffère pas chez les personnes âgées de 55 ans et plus, qui répondent à la même question dans des proportions similaires de 18 % et de 82 %.

La CAQ doit revoir ses priorités

Réagissant au dévoilement du résultat, la présidente de la CSQ, Sonia Ethier, mentionne que les données du sondage confirment que le gouvernement va dans la mauvaise direction et appelle la CAQ à revoir ses priorités. « La population semble avoir compris que ces maisons des aînés sont très belles sur papier, mais qu’elles se comparent à un mirage puisqu’elles ne permettront pas de répondre aux problèmes beaucoup plus grands vécus dans les établissements actuels. Pendant qu’une minorité privilégiée d’aînés pourra profiter du confort qu’on tente de nous vendre, la majorité de la population continuera de se confronter à la réalité, parfois dure, des CHSLD. Le message lancé par le résultat du sondage est clair : les maisons des aînés ne sont pas prioritaires parce qu’elles ne profiteront pas au plus grand nombre », explique la présidente de la CSQ.

De son côté, Claire Montour, la présidente de la FSQ-CSQ, se demande ce qui guide le gouvernement dans ce qui s’avère presque être une obsession pour les maisons des aînés. Dans le contexte de pénurie de personnel dans le réseau de la santé, l’appel des maisons des aînés ne semble pas attirer les foules pour combler les besoins grandissants. Afin d’assurer que le personnel soit en quantité suffisante et formé adéquatement, il apparaît donc essentiel de rehausser les conditions de travail afin de favoriser l’attraction et la rétention dans les établissements. « Devant des ressources limitées pour soutenir les personnes aînées, alors que le système de santé craque de partout et que les conditions de travail ne s’améliorent pas, le gouvernement fait le choix de mettre tous ses œufs dans le même panier de ses maisons des aînés, la nouvelle panacée! Or, on cherche encore les études ou l’ombre du début d’un avis d’experts sur la pertinence de mettre de l’avant ces projets. Quand on sait à quel point on manque cruellement de ressources dans les établissements actuels, il y a de quoi s’inquiéter quant à l’obstination d’un gouvernement à créer un réseau à deux vitesses pour l’hébergement des personnes aînées et les employés du réseau de la santé », dit-elle.

Des soins à domicile et des établissements désuets

La présidente de l’AREQ-CSQ, Lise Lapointe, rappelle que les personnes aînées veulent davantage de soins et de services à domicile pour rester là où elles le souhaitent, le plus longtemps possible. « On sait que le maintien de l’autonomie des personnes aînées retarde le recours à l’hébergement, coûte moins cher que de développer de nouveaux bâtiments et répond au désir des aînés de rester enracinés dans leur communauté. Bien au-delà des maisons des aînés, un tel chantier serait véritablement porteur, au Québec, pour répondre au vieillissement de la population. C’est sans compter que plusieurs des établissements existants nécessitent des réfections importantes à cause de leur désuétude, notamment en matière de climatisation et de ventilation », lance la porte-parole.

Méthodologie

La collecte des données en ligne s’est déroulée entre le 2 et le 10 décembre 2020, par le biais d’un panel Web. L’étude a été réalisée auprès de 1 000 Québécoises et Québécois, âgés de 18 ans et plus.

Les résultats ont été pondérés afin de refléter la distribution de la population à l’étude selon le sexe, l’âge, la région de résidence et la langue maternelle des répondants. Compte tenu du caractère non probabiliste de l’échantillon, le calcul de la marge d’erreur ne s’applique pas.

Pour consulter le sondage, cliquer ici.