Les maux de la langue
Dû à
19 septembre 2019
Il est correct d’utiliser dû à dans le sens de « causé par », « attribuable à », « provoqué par ». Il est alors précédé du verbe être ou celui-ci est sous-entendu.
Exemples :
Cet accident est dû à la négligence.
Il devra corriger l’erreur due à un manque d’information.
Nous n’avons pas rattrapé le retard dû à la panne de courant.
Par contre, on ne peut utiliser dû à en tête de phrase ou de proposition. Il s’agit d’un calque de due to. Parmi les expressions qui peuvent le remplacer on trouve : en raison de, par suite de, grâce à, compte tenu de, étant donné, parce que, comme, par suite de, à cause de, du fait de.
Exemples :
Compte tenu de leur très grande popularité, ces conférences se donneront à nouveau à l’automne (et non : Dû à leur très grande popularité…).
Les canicules sont plus fréquentes en raison des changements climatiques (et non : dû aux changements climatiques).
La population francophone hors Québec a diminué par suite de l’assimilation (et non dû à l’assimilation).
Saviez-vous que…?
Les discussions s’animent quand vient le temps de trouver un équivalent français à empowerment. L’idée véhiculée est de donner des pouvoirs à des personnes ou à des groupes qui n’en ont habituellement pas. Aucun mot ne semble ratisser aussi large en français, d’où son emploi tel quel dans divers domaines : travail social, développement international, éducation, féminisme, administration, marketing, etc. L’Office québécois de la langue française propose autonomisation et habilitation. Le premier semble celui qui répond le mieux à différents besoins. Par contre, en matière de travail, ces deux mots ont un sens différent. On utilise autonomisation lorsqu’on se place du point de vue des employées et employés qui veulent assumer une plus grande autonomie d’action et habilitation lorsque ce sont les gestionnaires qui sont à l’origine de ce changement. Pouvoir d’agir, faculté d’agir, capacité d’action, appropriation du pouvoir, accès au pouvoir, prise en main, prise en charge, affranchissement, affirmation de soi et renforcement des moyens d’action, peuvent aussi, selon le contexte, remplacer empowerment.