Les maux de la langue

Elles sont passées dans l’usage

2 novembre 2018

Certaines expressions considérées comme fautives par plusieurs dictionnaires ne sont maintenant plus déconseillées par l’Office québécois de la langue française, qui nous explique pourquoi. Les expressions suivantes ayant déjà fait l’objet de notre part d’une capsule invitant à les éviter, nous vous transmettons les nouvelles recommandations.
Ci-haut, ci-bas : ces locutions adverbiales étant absentes de la plupart des dictionnaires, on nous suggère depuis toujours, pour renvoyer à un passage, à une note, à une illustration qui précède ou qui suit leur mention dans un document, un site, etc., de les remplacer par ci-dessus, ci-dessous, plus haut, plus bas. En fait, ci-haut et ci-bas ne sont pas des barbarismes; ils sont seulement plus rares ailleurs qu’au Québec.
Contacter : ce verbe est particulièrement répandu dans la langue des affaires comme synonyme de « prendre contact, entrer en relation, communiquer avec quelqu’un ». Il n’est plus considéré comme un anglicisme, car sa construction respecte la langue française.
Être confronté à (avec) : cette expression est employée partout dans la francophonie pour signifier qu’une personne « fait face à, est aux prises avec » une situation. Elle est conforme au sens du verbe confronter, qui est de mettre en présence deux choses, soit une personne et un élément abstrait dans ce cas-ci.
Tout début, toute fin : les expressions au tout début, à la toute fin, le tout début, les tout débuts et la toute fin, que l’on condamnait sous prétexte qu’un adverbe ne peut modifier un nom, sont pourtant bien implantées dans l’usage et présentes dans les ouvrages de référence. Comme d’autres expressions sont construites de cette façon (être tout ouïe, être tout feu, tout flamme, etc.), il n’y a pas lieu de se priver d’utiliser les expressions apparaissant au tout début de ce paragraphe.
Autres exemples d’emploi accepté :
La nouvelle équipe apparait sur la photo ci-haut.
Le graphique ci-bas illustre cette tendance.
L’homme d’affaires a été confronté à de graves difficultés financières.
Cette famille est maintenant confrontée avec la crue des eaux.
Il faudrait contacter la personne responsable de ce dossier.
Saviez-vous que…
La mise au jeu, c’est au hockey que ça se passe. On voit parfois l’expression mettre au jeu utilisée à tort, au sens figuré, en rapport avec des propositions, des questions, des revendications. Cet emploi n’existe pas. On remplacera cette expression par mettre sur la table ou soumettre (des propositions, des questions) et, s’il s’agit du nom, par point de départ, etc. Ainsi un document servira de point de départ, une personne fera l’introduction d’un sujet et on assistera au lancement d’un projet.