Les maux de la langue

Les trois premiers mois ou les premiers trois mois

6 juin 2017

En français, les adjectifs ordinaux (premier, deuxième, prochain, dernier, etc.) se placent généralement devant le nom qu’ils qualifient, et les déterminants numéraux (un, deux, trois, etc.) aussi. Lorsque les deux sont présents, y a-t-il un ordre à respecter?

En français, les adjectifs ordinaux (premier, deuxième, prochain, dernier, etc.) se placent généralement devant le nom qu’ils qualifient, et les déterminants numéraux (un, deux, trois, etc.) aussi. Lorsque les deux sont présents, y a-t-il un ordre à respecter?
Oui. On doit placer d’abord le déterminant, puis l’adjectif et enfin le nom.
Exemples :
Les dix dernières minutes du cours seront consacrées à la lecture.
Un cadeau sera remis aux huit prochaines personnes qui effectueront un achat.
Il faisait partie des quatre premiers participants à qui l’on a remis une médaille.
On voit, à l’occasion, ces deux premiers éléments inversés, et il s’agit généralement d’un calque de l’anglais qu’il faut éviter. Par contre, si le déterminant numéral et le nom forment un tout, comme c’est le cas pour vingt-quatre heures et quarante-huit heures, à ce moment, l’adjectif ordinal les précèdera. Il en est de même pour tout ce que l’on compte par bloc de… ou par tranche de…
Exemples :
Il faut payer les trois premiers mois de loyer à l’avance. (et non les premiers trois mois)
Les premières quarante-huit heures sont déterminantes pour la réussite de cette chirurgie. (et non les quarante-huit premières heures)
Il n’a pas plu durant les dernières vingt-quatre heures de notre voyage. (et non les vingt-quatre dernières heures)
Les premiers deux cents kilomètres ne sont pas facturés; chaque tranche supplémentaire de deux cents kilomètres le sera. (et non les deux cents premiers kilomètres, dans ce cas-ci)
Saviez-vous que…?
Boute-en-train, désignant une personne qui met de l’ambiance, qui suscite chez les autres la bonne humeur, qualifie également des animaux. En effet, on appelle boute-en-train le tarin, un oiseau qu’on place avec les autres pour les inciter, leur apprendre à chanter, ainsi que le cheval, dans un haras, qui est destiné à mettre une jument en chaleur afin qu’elle s’accouple avec l’étalon. Ce mot vient du verbe bouter, qui signifiait dans l’ancien français « mettre » (par exemple, bouter le feu), et de l’expression en train, qui voulait dire « en action, en mouvement ». À la même époque, être en train signifiait aussi « être dans de bonnes dispositions physiques ou psychiques », état dans lequel nous entrainent, pour ce qui est du côté psychique, celles et ceux de notre entourage qui jouent les boute-en-train, mot invariable qui s’écrit également boutentrain, qui, lui, s’accorde.
Martine Lauzon
Réviseure linguistique