Les maux de la langue

« Dédier »

8 janvier 2007

Depuis quelque temps, on retrouve le verbe « dédier » un peu partout, employé à toutes les sauces. Voici, en résumé, ce qu’en pense l’Office de la langue française (OQLF) :

On peut « dédier une église, un monument ou un temple à Dieu ou à la Vierge », etc. On peut aussi « dédier un ouvrage un livre, une œuvre à quelqu’un ».

Exemples :

– Dédier une petite chapelle à la Vierge.

– Un réalisateur dédie son premier film à son maître.

Cependant, parler « de la création d’un fonds dédié à des causes humanitaires », « d’un forum dédié à la politique », « d’un hôpital dédié à la pratique exclusive d’un type de chirurgie » « d’employés dédiés à la fabrication » relève d’un emprunt à l’anglais, soit le mot « dedicated ». Cela n’est pas propre au Québec : « dédié » est aujourd’hui de plus en plus attesté ailleurs dans la francophonie. Si les dictionnaires usuels consignent déjà son emploi dans les domaines de l’informatique et de l’électronique, il est peut-être encore temps de renverser la tendance, pour ce qui est de la langue générale. Ainsi, on pourra parler de :

Exemples :

– Un fonds est consacré (réservé, destiné) à la négociation.

– Un forum sur l’environnement se tiendra au printemps prochain.

– Un hôpital est spécialisé (réservé à) dans la recherche génétique.

– Un personnel spécialisé (affecté à) dans la fabrication de pièces.