Gaspé, le 4 décembre 2020. – « Les explications avancées par le président du conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie, Richard Loiselle, pour justifier son refus de signer une déclaration d’engagements pour assurer la sécurité et la santé du personnel et de la population sont insatisfaisantes et non conformes à la réalité. Nous invitons tous les membres du conseil d’administration à regarder les faits tels qu’ils sont et à assumer leurs responsabilités à l’égard de leur personnel et de la population de leur région. »
Le Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est du Québec (SIIIEQ-CSQ) et la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) réagissent ainsi aux commentaires faits hier par le président, Richard Loiselle, lors de la réunion du conseil d’administration du CISSS, après avoir pris connaissance de la déclaration d’engagements envers le personnel et la population.
« Monsieur Loiselle est de mauvaise foi lorsqu’il affirme que le CISSS de la Gaspésie respecte déjà l’ensemble des engagements que nous lui demandons de prendre. C’est totalement faux. Nous invitons les administrateurs à venir voir ce qui se passe réellement dans les milieux de travail pour qu’ils constatent eux-mêmes l’écart important entre les propos de leur président et la réalité », rétorque Pier-Luc Bujold, président du SIIIEQ-CSQ.
Des exemples qui parlent
Ce dernier donne d’ailleurs les exemples suivants démontrant que le CISSS ne respecte pas les engagements demandés :
- En ce qui concerne la réduction significative de la mobilité de la main-d’œuvre par la création de postes à temps complet, le CISSS n’a même pas respecté la lettre d’entente par laquelle il s’engageait, au plus tard le 1er mai 2020, à stabiliser les postes à temps complet et à les augmenter.
- En ce qui concerne le recours à la main-d’œuvre indépendante, les dernières données disponibles démontrent une nette tendance à la hausse au cours des dernières années. Parallèlement, on constate une réduction du nombre d’heures effectuées par le personnel du réseau public au cours des cinq dernières années.
- En matière de santé et sécurité, plusieurs de nos membres nous rapportent devoir encore se déplacer d’une zone chaude à une zone froide, parfois dans un même quart de travail. Nous avons même des membres immunosupprimés ou en retrait préventif qu’on oblige ou qu’on a obligés à venir travailler même dans une zone à risque.
Des questions embarrassantes
D’autre part, Pier-Luc Bujold corrige également le président Loiselle lorsqu’il laisse entendre que son conseil d’administration a déjà signé un contrat d’engagements semblable avec le ministère de la Santé et des Services sociaux.
« Si c’est vraiment le cas, alors pourquoi nos membres constatent-ils chaque jour des infractions à ces engagements dans leur milieu de travail, qui mettent d’ailleurs en péril leur propre santé? De même, si le CISSS met déjà en pratique ces engagements, alors pourquoi les administrateurs hésiteraient à signer ce qu’ils font déjà? », questionne le leader syndical.
Une occasion importante à saisir
De son côté, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, rappelle aux administrateurs la gravité de la situation et les invite à voir dans cette déclaration d’engagements une occasion de travailler étroitement et de façon concertée avec les représentantes et représentants des travailleuses et travailleurs au front dans cette crise.
« Les membres du conseil d’administration doivent comprendre le sérieux de la demande qui leur est adressée et accepter d’établir un dialogue avec nous afin que nous puissions traverser la crise sanitaire dans les meilleurs intérêts de l’ensemble de la population de la Gaspésie. Signer notre déclaration d’engagements démontrerait leur bonne foi et rassurerait leur personnel », conclut la présidente de la FSQ-CSQ.