Montréal, le 17 juin 2020. – À la faveur de la reprise des discussions à la table de négociation depuis le début du mois de juin, les membres de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) interpellent le président du Conseil du trésor, monsieur Christian Dubé, ainsi que le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, monsieur Jean-François Roberge, afin qu’ils donnent de réels mandats et des marges financières suffisantes à leurs représentantes et représentants respectifs au Comité patronal de négociation des collèges (CPNC) pour faire avancer la négociation. « Plusieurs problèmes urgents vécus par nos membres avant la crise sont devenus criants pendant cette dernière. En réponse, le gouvernement voudrait nous amener à un règlement avec la création de moins d’un demi-poste par établissement! Il faut être réaliste, il est presque impossible de négocier à l’intérieur de paramètres aussi faméliques », de déclarer Lucie Piché, présidente de la FEC-CSQ.
Rappelons qu’au début du mois, monsieur Dubé affirmait que les parties prenantes aux tables de négociation allaient trouver des solutions au cours des prochaines semaines. Deux semaines plus tard, il n’en est toujours rien au niveau de la table intersectorielle touchant l’ensemble des services publics (salaires, retraites, droits parentaux, etc.) et pas davantage à la table sectorielle où sont discutées les conditions d’enseignement et donc, plus globalement, les moyens mis à la disposition des profs pour favoriser la réussite étudiante. « Si l’on souhaite trouver un terrain d’entente d’ici la fin du mois, comme certaines parties l’évoquent, il s’avère urgent de discuter sérieusement des enjeux prioritaires mis de l’avant par nos membres et de consentir les sommes nécessaires pour les soutenir », d’ajouter la présidente de la FEC-CSQ.
Ne pas faire comme si tout allait bien aller
Des enjeux, tels que la multiplication des besoins particuliers des étudiants et des étudiantes (seize fois plus d’étudiantes et d’étudiants en situation de handicap (EESH) qu’en 2007), la difficile conciliation famille-travail que la crise sanitaire a exacerbée comme jamais, la précarité du personnel enseignant, notamment à la formation continue, ou, encore, les impacts pédagogiques de la révolution numérique – enjeux déjà identifiés avant la crise sanitaire –, ont été mis en relief lors de la session qui vient de s’achever. « Si les profs de cégep se sont énormément investis pour sauver la session, comme l’a reconnu lui-même le président-directeur général de la fédération regroupant les directions de cégeps, ils ont aussi été confrontés aux problèmes organisationnels liés à la tâche enseignante et réclament, plus que jamais, des améliorations à cet égard. Les profs n’ont pas envie de reprendre la session d’automne là où ils l’ont laissée en juin! Or, les plus récentes annonces du ministre Roberge permettent difficilement d’envisager sereinement cette rentrée », affirme Lucie Piché.
« Comme nous venons de le démontrer avec la session qui s’achève, le personnel enseignant est pleinement investi dans son travail afin de faire des cégeps des milieux de vie dynamiques et stimulants pour les étudiantes et les étudiants. Ce que nous demandons, c’est de nous donner les moyens d’exercer convenablement notre profession alors que la rentrée automnale s’organise en grande partie à distance », de conclure Lucie Piché.