Montréal, le 8 juin 2020. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) accusent le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, de laisser tomber les parents du Québec et l’ensemble des Responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) et de renier son engagement de compenser les parents qui choisissaient de garder leur enfant à la maison durant la crise sanitaire.
Telle est la réaction de la CSQ et de la FIPEQ-CSQ à l’instruction 20, émise par le ministère de la Famille le 5 juin dernier, qui ne prévoit aucun remboursement pour les parents qui ont fait un tel choix, et ce, rétroactivement à partir du 11 mai, en zone froide, et du 1er juin, en zone chaude. Le gouvernement compensera uniquement la contribution parentale pour les enfants ne pouvant fréquenter le service de garde éducatif en raison du ratio réduit imposé par la Santé publique.
Elle ne prévoit désormais plus aucun dédommagement au niveau de la contribution parentale pour les parents qui font le choix, comme leur avait promis le ministre, de garder leur enfant à la maison.
Des RSE et parents trompés
« Comme une girouette, le gouvernement a trahi sa parole deux fois plutôt qu’une sur le remboursement de la contribution parentale. Cette nouvelle décision du ministre Mathieu Lacombe est une attaque frontale contre les intervenantes en petite enfance. Elle nous choque profondément puisqu’elle abandonne et discrimine financièrement des milliers de femmes qui ont pourtant été au front pendant la crise pour assurer le maintien des services essentiels. Nous avons la désagréable impression d’avoir été trompées par un ministre qui s’était pourtant engagé publiquement à plusieurs reprises à ce sujet », constate la présidente de la CSQ, Sonia Ethier.
Un abandon honteux
Face à cet abandon honteux du gouvernement Legault et de son ministre de la Famille, la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon, déplore que ce soient maintenant les RSE ou les parents qui devront faire les frais de cette décision et débourser de leur poche pour compenser le retrait financier du gouvernement.
« Non seulement le ministre nous laisse tomber encore une fois, mais, en plus, il ose venir piger rétroactivement dans la poche de nos membres ou des parents. De deux choses l’une : c’est la classe moyenne qui devra payer pour les faussetés du gouvernement caquiste. C’est complètement scandaleux et d’un sans-gêne que nous ne sommes pas près d’oublier! », prévient Valérie Grenon.
Un gouvernement qui pense aux riches avant la classe moyenne
La CSQ et la FIPEQ-CSQ ne baissent pas les bras pour autant et elles interpellent directement le premier ministre du Québec, François Legault, pour qu’il ramène immédiatement à l’ordre son ministre et l’oblige à respecter sa parole donnée aux RSE et aux parents.
« C’est un traitement à deux vitesses : une pour les plus riches et l’autre pour la classe moyenne. Alors que le gouvernement n’a pas hésité à allonger des centaines de millions pour soutenir Bombardier et le Cirque du Soleil, il refuse obstinément de compenser la classe moyenne d’un montant de 8,35 dollars par jour. Est-il nécessaire de rappeler que plusieurs milliers de parents ont perdu leur emploi et encaissé une perte de revenus ces dernières semaines? Cette déresponsabilisation traduit un mépris pur et simple de la part du gouvernement », de dire unanimement Sonia Ethier et Valérie Grenon.
Par souci de transparence, la CSQ met à la disposition des médias des extraits de propos tenus par le ministre ou son ministère confirmant son engagement de payer intégralement la contribution parentale.