Montréal, le 1er mai 2020. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) dénoncent fermement la consigne du Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval (CISSS de Laval) interdisant à ses employés de parler aux médias sans autorisation préalable et soutiendront leurs membres qui s’exprimeraient publiquement.
La CSQ et la FSQ-CSQ jugent donc abusive la consigne émise le 28 avril dernier par le CISSS de Laval interdisant au personnel de parler aux journalistes sans avoir obtenu l’autorisation du service des communications et des relations publiques.
Intervention demandée de la ministre McCann
La présidente de la CSQ, Sonia Ethier, interpelle la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, pour qu’elle ramène à l’ordre la direction du CISSS de Laval. « Après avoir diminué les conditions de travail par décret et interdit les congés ainsi que les vacances, on impose maintenant aux travailleuses et aux travailleurs de la santé de se taire sur les situations qu’ils vivent et qui méritent pourtant d’être dénoncées. C’est totalement inacceptable et la ministre doit intervenir puisqu’elle-même disait, en novembre dernier, que le temps de l’omerta était terminé dans le secteur de la santé et des services sociaux », rappelle Sonia Ethier.
Cette dernière déplore qu’au moment où la crise nécessite une mobilisation sans précédent, le CISSS de Laval traite ses « anges gardiens » avec un dangereux mélange d’abus et de méfiance. « La ministre de la Santé a le devoir de corriger immédiatement cette situation honteuse! », lance la présidente de la CSQ.
Que veut cacher le CISSS de Laval?
De son côté, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, rappelle que la prise de parole publique d’employés permet de dénoncer plusieurs injustices vécues tant par le personnel que par les patients. « Personne n’a le droit de se taire lorsqu’il est témoin d’abus odieux. Et surtout pas dans les installations du CISSS de Laval où l’on affiche un taux d’infection parmi les plus élevés au Québec, avec notamment 379 cas de contamination parmi les employés. Quel est l’intérêt de l’administration d’exiger aux infirmières, aux infirmières auxiliaires et aux inhalothérapeutes de se taire à propos de ce qu’elles vivent dans leur milieu de travail? », questionne Claire Montour.
En imposant l’omerta, le CISSS de Laval se donne maintenant le droit de sévir contre le personnel qui veut dénoncer les situations intolérables d’injustice et de manque d’équipements. « Qu’est-ce que les administrateurs du CISSS de Laval ne veulent pas voir rapporté par le personnel dans les médias? Qu’ont-ils à cacher qui les placerait dans l’embarras? Je leur rappelle que ce sont des dénonciations publiques d’employées qui ont permis de mettre au grand jour les abominations au CHSLD Herron, ce qui a mené à l’intervention immédiate du gouvernement », mentionne Claire Montour.
Appel à dénoncer l’inacceptable
En réponse à la directive du CISSS de Laval, la FSQ-CSQ invite donc les membres du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes, infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ) à contacter leurs représentantes syndicales si elles sont témoins de toute situation inacceptable vécue par le personnel ou les patients. La FSQ-CSQ s’engage à préserver l’anonymat de toute dénonciation.