Montréal, le 21 mars 2020. – La présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, considère que la suspension, par le gouvernement Legault, de certains articles des conventions collectives dans le réseau de la santé et des services sociaux envoie un très mauvais signal aux « anges » dont on disait vouloir prendre soin, et à qui on vient plutôt de couper les ailes.
Claire Montour considère même que ces nouvelles mesures, très dures envers les travailleuses et les travailleurs de la santé, adoptées par la ministre Danielle McCann, risquent d’accentuer le stress chez un personnel qui subit déjà une tension extrême.
« Depuis le début de la crise, le premier ministre, François Legault, et la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, répètent partout qu’il faut prendre soin du personnel de la santé, nos anges gardiens. Et cela se traduit maintenant par la suspension de toutes les clauses qui nous garantissaient un minimum de décence dans nos conditions de travail. Ce gouvernement a une drôle de façon de prendre soin de nous », dénonce la présidente de la FSQ-CSQ.
Des mesures injustifiées
Cette dernière est d’autant plus choquée qu’elle considère que rien ne justifiait des mesures aussi dures à ce moment-ci.
« Depuis le début de la crise, le personnel de la santé s’est comporté d’une façon exemplaire. En dépit des inquiétudes que nous ressentons tous, personne ne s’est défilé à ses devoirs et responsabilités. Toutes les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes, de même que les autres travailleuses et travailleurs, sont à leur poste chaque jour pour assurer la santé de la population. Il n’y avait donc pas nécessité pour le gouvernement de recourir à de telles mesures », commente la leader syndicale.
Une drôle de façon de nous remercier
Claire Montour déplore que ces femmes et ces hommes qui doivent se battre aux premières lignes, depuis le début de la crise, malgré les risques pour leur propre santé, sont maintenant remerciés en se faisant imposer des horaires de travail de 12 heures, une flexibilité sans limites, l’abolition de tout congé et de toutes vacances, ainsi que des pertes de salaires assurées.
« Finalement, force est de constater qu’en dépit de son discours sur les anges gardiens, le gouvernement Legault nous traite avec le même manque de reconnaissance qu’avant la crise. Heureusement, malgré cela, je tiens à assurer la population qu’elle pourra toujours compter sur le professionnalisme et l’engagement sans faille du personnel de la santé et j’invite le gouvernement à discuter d’aménagements respectueux pour le personnel », conclut la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour.