Montréal, le 18 février 2020. – Dans la foulée de la demande de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) d’imposer le baccalauréat comme formation obligatoire minimale d’entrée dans la profession (dans sa planification stratégique 2020-2023), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations représentant les secteurs collégial et de la santé demandent au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge, ainsi qu’à la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, de clore le débat et de réitérer que la formation collégiale est là pour rester. Les représentantes des organisations rappellent que la formation collégiale actuelle répond aux besoins du réseau de la santé et s’inscrit en complémentarité avec les formations d’infirmière auxiliaire et d’infirmière praticienne spécialisée.
« D’emblée, cette proposition récurrente de l’Ordre est une vieille solution à un problème qui n’existe pas… et n’a jamais existé! Pire encore, cette orientation sème injustement le doute quant à la qualité des soins que reçoit la population. Doit-on rappeler qu’on vit une pénurie de main-d’œuvre infirmière qui, combinée avec un vieillissement de la population et une organisation déficiente du travail, rend les conditions d’exercice plus difficiles que jamais? Dans ce contexte, il serait plus qu’irresponsable que le gouvernement de la CAQ consente à resserrer les critères d’entrée dans la profession. Ayant certainement déjà dû eux-mêmes côtoyer les infirmières dans le milieu de la santé, Jean-François Roberge et Danielle McCann peuvent témoigner de leur professionnalisme. Dans ce contexte, ils n’ont qu’une chose à faire : réitérer leur confiance envers ces milliers de travailleuses compétentes et dignes de leurs fonctions », explique Sonia Ethier, présidente de la CSQ.
« Les professeures et les professeurs offrent une formation en soins infirmiers reconnue et accessible sur l’ensemble du territoire. Cependant, l’incertitude face aux normes d’entrée dans la profession mine l’attractivité du programme alors que les besoins du réseau de la santé sont criants et que s’accentuent les départs à la retraite. Nos membres en appellent à une rapide clarification de la part du gouvernement », souligne Lucie Piché, présidente de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ).
« Les infirmières du Québec formées au collégial sont compétentes et pleinement qualifiées pour prendre soin du monde. Plutôt que des débats stériles sur leurs compétences, ces femmes, qui constituent l’épine dorsale du réseau de la santé, ont besoin de ressources supplémentaires pour exercer leur profession convenablement et cesser de s’épuiser au travail! Le gouvernement caquiste devrait éteindre des feux inutiles contre elles et se concentrer sur la détérioration du climat de travail, le temps supplémentaire obligatoire ainsi que les problèmes de rétention et de pénurie de personnel infirmier qui frappent toutes les régions, sans exception », mentionne Claire Montour, présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ).