Montréal, le 17 décembre 2019. – La Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ) réagit froidement au dépôt qui lui a été soumis, au cours des dernières heures, par le Comité patronal de négociation des collèges (CPNC) et sur lequel transcende une mainmise troublante du Conseil du trésor.
La présidente de la FPSES-CSQ, Valérie Fontaine, dénonce d’ailleurs ce qu’elle qualifie de manœuvre de détournement de la négociation sectorielle par le Conseil du trésor.
« C’est la première fois que nous commençons une négociation où nous avons la désagréable impression que le Conseil du trésor exerce un contrôle unilatéral sur le CPNC. C’est du jamais vu. On retrouve même dans notre dépôt un préambule du Conseil du trésor. Il y a de quoi se questionner sur l’autonomie du CPNC dans cette négociation qui s’amorce », commente Valérie Fontaine.
Une négociation sectorielle détournée
Cette dernière est également choquée par le fait que le CPNC a mis en garde la FPSES-CSQ que certains sujets, habituellement négociés à la table sectorielle, ne pourront y être discutés cette fois-ci puisqu’ils seront transférés à l’un ou l’autre des trois forums annoncés la semaine dernière par le président du Conseil du trésor, Christian Dubé.
« Ce n’est pas vrai que nous allons accepter qu’on nous enlève ainsi notre pouvoir de négociation sur nos propres conditions de travail. Jamais nous n’abdiquerons notre pouvoir de négociation au profit des membres d’un quelconque forum qui n’auront pas à subir les conséquences de leurs décisions », prévient Valérie Fontaine.
Autonomie souhaitée pour le CPNC
La présidente de la FPSES-CSQ ajoute que les membres du CPNC vont devoir retrouver une certaine autonomie s’ils veulent être pris au sérieux par leurs vis-à-vis syndicaux. « On ne peut pas commencer une négociation sans même connaître les sujets sur lesquels nous pourrons discuter et négocier. Ça ne tient pas la route », ironise Valérie Fontaine.
Des mesures contradictoires touchant la précarité
La leader syndicale est également dubitative face aux mesures proposées dans le dépôt patronal touchant la précarité des emplois.
« C’est difficile de savoir quoi en penser puisque les moyens proposés sont pour le moins contradictoires. En effet, la partie patronale dit vouloir favoriser des mesures pour réduire la précarité, alors qu’elle réclame des mesures qui auraient concrètement pour effet d’augmenter la précarité chez les travailleuses et les travailleurs occasionnels ou remplaçants. On accentue le problème qu’on essaie de régler. C’est à n’y rien comprendre », constate Valérie Fontaine.
Tentative d’ingérence dans les affaires syndicales
Un dernier point qui ne passe pas la rampe dans le dépôt est la tentative d’ingérence patronale dans les affaires syndicales. « Les employeurs voudraient notamment s’attribuer le pouvoir de décider qui aurait droit d’être libéré pour activités syndicales et de définir ce que sont des activités syndicales. Les dispositions prévues à la convention collective ne sont déjà pas très généreuses pour le personnel de soutien, nous ne permettrons pas de récupération patronale à ce sujet », assure Valérie Fontaine.
La présidente de la FPSES-CSQ termine en disant espérer que les prochaines séances de négociation se feront avec des représentants du CPNC qui auront en main des mandats de négociation réels, afin de diriger la négociation à la table sectorielle, sans que les négociateurs dépendent totalement du Conseil du trésor dans la conduite des négociations.