Montréal, le 28 novembre 2019. – La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Ethier, a tenu à réagir publiquement au dépôt du projet de loi no 51 (Loi visant principalement à améliorer la flexibilité du régime d’assurance parentale afin de favoriser la conciliation famille-travail). « Les parents attendaient un pas en avant depuis plusieurs années, mais ils ont aujourd’hui droit à un pas de côté. D’emblée, le projet de loi compte de nombreuses mesures disparates qui traduisent un saupoudrage sans réel fil conducteur. On cherche toujours la vision qui aurait eu pour mission de rapprocher les parents de leurs enfants », mentionne Sonia Ethier.
Si quelques éléments de souplesse en faveur des parents peuvent être soulignés comme des avancées dans le projet de loi (comme l’ajout de cinq semaines supplémentaires pour les naissances ou adoptions multiples), la présidente de la CSQ déplore toutefois que plusieurs autres mesures soient assorties d’un caractère contraignant risquant d’ajouter une pression supplémentaire aux femmes dans la planification et la répartition du congé parental. À titre d’exemple, on peut nommer l’ajout de quatre semaines additionnelles de prestations parentales ou d’adoption à 55 %, mais seulement lorsque les parents se partageront vingt semaines de prestations à parts égales. Si l’objectif de récompenser les pères qui font le choix de s’impliquer davantage auprès de leur famille est louable, le projet de loi introduit des mesures contraignantes liant l’objectif à des conditions spécifiques. « Plutôt que de simplement bonifier le programme de l’assurance parentale, le gouvernement Legault vient assortir des éléments du projet de loi à des critères qui nous éloignent de la mission première du programme : permettre aux parents de passer plus de temps avec leur enfant. Ces éléments nécessiteront assurément une analyse en profondeur quant aux effets à moyen et à long termes qu’ils auront », explique Sonia Ethier.
Finalement, la CSQ déplore que des mesures qui sont attendues depuis longtemps, comme la bonification des prestations de paternité et l’instauration de l’égalité des prestations pour les parents adoptants, soient totalement absentes du projet de loi. « La Coalition avenir Québec s’était engagée, noir sur blanc, à assurer l’égalité de traitement entre les parents biologiques et les parents adoptants. En ne donnant pas suite à sa promesse électorale, le gouvernement donne à son projet de loi des allures de rendez-vous manqué », conclut Sonia Ethier.