Québec, le 1er octobre 2019. – Ayant pris sommairement connaissance du projet de loi sur la gouvernance scolaire, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) estime que plusieurs questions restent sans réponse quant aux changements apportés au volet professionnel du personnel enseignant. Elle remarque cependant que le gouvernement procède sans consultation préalable des enseignantes et enseignants et sans avoir dressé un état des lieux, comme cela semble devenir une habitude.
La FSE-CSQ voit d’un bon œil que l’expertise du personnel enseignant soit enfin introduite dans la loi, puisqu’elle travaille depuis plus de 10 ans à la faire reconnaître pour valoriser la profession. Par ailleurs, elle trouve très contradictoire que, du même souffle, le gouvernement veuille la contrôler et instaurer des mécanismes de sanctions des enseignantes et enseignants au regard de la formation continue.
Or, la loi actuelle prévoit déjà que les enseignantes et enseignants doivent maintenir un haut degré de compétences professionnelles. Ils participent déjà activement à de la formation continue, qui n’est malheureusement pas toujours reconnue. Par ailleurs, ni le ministre ni le gouvernement ne sont allés vérifier ce qui se fait déjà et quels étaient les besoins des enseignantes et enseignants. Ces derniers souhaitent avoir un meilleur accès aux activités de formation continue, mais des conditions doivent être réunies pour que cela devienne possible : dégager du temps, car la tâche est déjà trop pleine, avoir un financement suffisant ainsi que développer une offre de formation pertinente pour répondre à leurs besoins et à ceux de leurs élèves.
« Les enseignants doivent avoir la pleine maîtrise de leurs choix. Il est hors de question de se faire assigner des formations qui ne conviennent pas, soit parce qu’ils l’ont déjà reçue ou qu’elle n’est pas pertinente, soit pour imposer des approches ou des méthodes au goût du jour, ou encore pour compenser une absence de services. Nous suivrons ce dossier avec beaucoup de vigilance et voulons clairement être entendus à ce sujet », a fait savoir Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Rappelons qu’une consultation effectuée par la FSE-CSQ confirmait que les enseignantes et enseignants participent déjà aux activités de formation continue et y trouvent beaucoup d’intérêt. Par contre, les principaux obstacles à la formation continue ont été identifiés comme étant le manque de temps (85 %), la surcharge de travail (85 %) et la non-pertinence des formations offertes (81 %).
La FSE-CSQ demande que le calendrier législatif du gouvernement permette une consultation réelle des enseignantes et enseignants.