Gatineau, le 1er octobre 2019. – Des membres du Syndicat du personnel de soutien scolaire de l’Outaouais (SSSO-CSQ) ont manifesté ce matin devant le siège social de la Commission scolaire des Portages-de-l’Outaouais pour dénoncer le manque de reconnaissance et de consultation par la direction à leur égard.
Le président du SSSO-CSQ, Simon Dostie-Cormier, déplore l’attitude irrespectueuse des dirigeants de la commission scolaire à l’égard du personnel de soutien scolaire.
« Au cours des dernières semaines, la commission scolaire a dépassé les bornes par son manque de consultation et de considération du personnel de soutien scolaire. Nos membres en ont plus qu’assez et la manifestation d’aujourd’hui a pour but d’envoyer un message clair : nous voulons prendre part aux décisions qui nous concernent », explique Simon Dostie-Cormier.
Ce dernier rappelle que par le passé, le personnel de soutien était consulté pour trouver des solutions aux problèmes le concernant, mais la situation a changé maintenant de façon radicale.
« C’est comme si la commission scolaire ne croyait plus aux bienfaits de la collaboration. C’est extrêmement regrettable parce que cela était profitable pour tout le monde. Nous invitons la commission scolaire à revoir son attitude et à cesser de nous ignorer lorsque les décisions nous concernent », plaide le président du SSSO-CSQ.
L’éducation c’est aussi NOUS!
Pour sa part, le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, renchérit en mentionnant qu’en Outaouais, comme partout au Québec, le message du personnel de soutien scolaire est le même : « L’éducation c’est aussi NOUS! »
« Ici comme ailleurs, le personnel de soutien n’accepte plus d’être ignoré. Nos membres interviennent à tous les niveaux dans le réseau scolaire et nous sommes essentiels. Nous ne demandons pas un traitement particulier, mais seulement d’être reconnus à notre juste valeur et d’être traités en conséquence », mentionne Éric Pronovost.
Sondage sur la précarité
Ce dernier appuie d’ailleurs ses propos sur un sondage récent qui démontre qu’un nombre élevé de travailleuses et de travailleurs de soutien exerçant dans les services directs aux élèves occupe un emploi précaire. C’est le cas de près de la moitié du personnel qui doit s’adapter à un horaire brisé au cours de sa journée de travail. De plus, près d’un répondant sur cinq doit occuper un autre emploi pour lui permettre de boucler son budget.
« Le taux de précarité chez nos membres est de 50 %. C’est d’autant plus grave que 84 % sont des femmes. Plusieurs sont des mères monoparentales. Pas surprenant que l’on manque de techniciennes en éducation spécialisée, d’éducatrices, de techniciennes en service de garde et de préposées aux élèves handicapés, ici à la commission scolaire. Si l’on veut mettre fin à cette pénurie, les commissions scolaires devront pouvoir compter sur des mesures gouvernementales permanentes », explique Éric Pronovost.
Des emplois fédéraux plus attrayants
De son côté, le président du SSSO-CSQ ajoute que les emplois plus avantageux offerts par le gouvernement fédéral exercent un attrait certain chez de nombreux employés de la commission scolaire. « Plusieurs secrétaires et agentes et agents de bureau ont démissionné de leur poste pour aller occuper un emploi au sein du gouvernement fédéral qui leur garantit une charge de travail moins lourde pour un salaire plus avantageux. Nous perdons ainsi une précieuse expertise », regrette Simon Dostie-Cormier.
Cette érosion est d’ailleurs accentuée par les offres d’emploi plus intéressantes dans le secteur privé. « La seule façon de contrer une telle concurrence est d’améliorer les conditions d’exercice du personnel de soutien scolaire en Outaouais », affirme le leader syndical.