Montréal, le 19 mars 2019. – « Le dernier budget du gouvernement Libéral à Ottawa a la grande qualité de s’attaquer à des problèmes importants pour la population. Par contre, les solutions proposées sont trop souvent incomplètes ou déphasées par rapport aux besoins des Québécois et Québécoises », soutient Sonia Ethier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Un pas trop timide et incertain vers un régime public universel d’assurance médicaments

Face à une économie en restructuration et à un monde du travail dynamique, les besoins d’accompagnement pour la formation continue de la main-d’œuvre et la requalification sont en explosion. Autant la productivité de notre économie que la capacité d’obtenir des emplois de qualité et stimulants dépendent des investissements dans l’apprentissage tout au long de la vie.
Le budget du gouvernement Trudeau reconnaît ce besoin important. « Par contre, l’allocation canadienne pour la formation représente une solution individualisée qui risque de mettre de la pression vers la privatisation de la formation de la main-d’œuvre. Le Québec a des programmes et des institutions fortes vouées à développer la formation de la main-d’œuvre de manière cohérente, et y consacre les ressources annoncées », observe Sonia Ethier, présidente de la CSQ. La leader syndicale reconnaît du même coup que l’élargissement de la couverture de l’assurance emploi à des périodes de formation est une excellente initiative.

 Une vision individualisée de la formation continue

Point positif : le gouvernement partage les constats de nombreux acteurs, dont la CSQ, qui militent pour une assurance médicaments publique et universelle. Toutefois la mise sur pied du Bureau de transition vers une Agence canadienne des médicaments représente une étape bien timide pour répondre à l’explosion des coûts des médicaments et aux problèmes d’accessibilité. Ce bureau ne représente malheureusement pas un engagement clair envers la mise en place d’un régime public universel d’assurance médicaments tel que revendiqué par la société civile.
La mise en place d’un régime public universel constitue la seule solution crédible et efficace pour contrôler les coûts des médicaments et assurer une accessibilité équitable de ces derniers à l’ensemble de la population. « Le gouvernement fédéral ne doit pas commettre l’erreur du Québec en privilégiant le déploiement d’un régime hybride, public-privé, qui a contribué à exacerber les problèmes de contrôle des coûts et les iniquités, rappelle Sonia Ethier. Jamais la pérennité des régimes d’assurance au Québec n’a été aussi menacée. Le gouvernement Trudeau aurait intérêt à réserver de meilleures annonces dans le cadre des prochaines élections fédérales! »

Une meilleure protection des revenus des aînés… au travail
La bonification de l’exemption des gains du Supplément de revenu garanti (SRG) est une initiative intéressante. La CSQ et les quelque 60 000 membres retraités qu’elle représente ont souvent dénoncé la « trappe fiscale », qui a pour effet de réduire de près de 60 % les versements du SRG pour chaque nouveau dollar de revenus autonomes.
« C’est un pas dans la bonne direction mais ça ne règle pas tout. En effet, cela ne couvre que les revenus de travail et non les revenus de retraite autonomes. Une part importante de personnes âgées seront toujours prises dans la trappe », conclut Sonia Ethier.