Québec, le 19 février 2019. – « La pénurie de personnel de soutien scolaire et l’augmentation importante du nombre d’élèves affectent sérieusement la qualité des services offerts aux élèves et ont des impacts nuisibles sur le personnel. »
Telle est la situation dénoncée aujourd’hui en conférence de presse par le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, ainsi que le président du Syndicat du personnel de soutien de la Commission scolaire des Premières-Seigneuries (SPSCSPS-CSQ), Dominic Latouche.
Une précarité généralisée
« La plus grande difficulté est certainement le taux de précarité élevé, qui touche 66 % du personnel, dont les trois quarts sont des femmes. Cela a de graves conséquences, surtout que plusieurs sont des mères monoparentales qui doivent boucler leur budget sans pouvoir compter sur un revenu suffisant. C’est très inquiétant et il ne faut pas se surprendre que la commission scolaire ait de la difficulté à recruter du personnel », explique Éric Pronovost.
Ce dernier ajoute que des efforts doivent être faits pour mettre fin à cette pénurie, dans l’intérêt des élèves et du personnel.
Améliorer l’organisation du travail
Un sondage récent, réalisé par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), démontrait d’ailleurs que 48 % des membres du personnel de soutien scolaire doivent travailler durant les pauses, l’heure du dîner ou prolonger leur journée de travail pour faire face à leurs tâches et responsabilités, qui augmentent sans cesse. Pas surprenant que plus de 80 % des travailleuses et travailleurs se disent exténués.
Le président du SPSCSPS-CSQ, Dominic Latouche précise « si on veut une meilleure rétention du personnel de soutien scolaire, il faut que la Commission scolaire offre des conditions d’exercices alléchantes, ce n’est pas en mettant en place des mesures contraignantes qu’on peut les encourager à rester ».
État des bâtiments
Pour ce qui est de l’état des bâtiments, les établissements du territoire de la Commission scolaire des Premières-Seigneuries ont une moyenne d’âge de 54 ans. Nous avons un faible taux de 31 % des établissements qui ont un degré de vétusté jugé mauvais ou insatisfaisant. Des sommes ont été investies dans la rénovation, mais on doit continuer pour garder ces écoles à niveau.
Dominic Latouche rappelle que l’entretien ménager a également un impact sur la durée de vie des établissements. Dans ce contexte, il s’inquiète de la pratique de sous-traiter les travaux de conciergerie. « Si l’on veut entretenir la fierté d’une école propre, il faut encourager le sentiment d’appartenance en permettant au personnel de soutien de la commission scolaire de poursuivre son travail plutôt que de recourir à l’externe. »
Violence à l’école
D’autre part, la violence au travail est un sérieux problème à la Commission scolaire des Premières-Seigneuries. En effet, un sondage réalisé par la firme Ad hoc recherche, en collaboration avec la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), révèle qu’au cours de l’année 2017-2018, 70 % des membres du personnel de soutien ont subi de la violence au travail.
Les élèves sont la source principale de ces incidents qui prennent la forme de coups (74 %), se faire lancer des objets (68 %), de cris (64 %), de blasphèmes ou de sacres (63 %) et de propos injurieux (58 %).
« Dans ce contexte, c’est encore plus inacceptable qu’en plus de ne pas être considérés et traités à leur juste valeur, les membres du personnel de soutien scolaire doivent subir une violence physique et verbale qui les affecte durement. Il faut que ça cesse et nous ne manquerons pas d’interpeller les gestionnaires scolaires pour qu’ils prennent leurs responsabilités et protègent leur personnel de soutien », précise Dominic Latouche, président du SPSCSPS-CSQ.
Faire partie de la solution
En terminant, le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, invite la commission scolaire à tenir compte du personnel de soutien et du rôle important qu’il joue chaque jour dans la bonne marche de nos écoles. « Connaissant la volonté de la commission scolaire d’améliorer la réussite éducative sur son territoire, je tiens à lui rappeler que le personnel de soutien partage cette préoccupation et qu’il fait partie, lui aussi, de la solution pour améliorer notre système public d’éducation. L’éducation, c’est aussi nous! », conclut Éric Pronovost.