Sept-Îles, le 3 décembre 2018. – Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) et la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) invitent le nouveau directeur des ressources humaines (DRH) du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord à partir sur des bases solides en améliorant les conditions de travail du personnel infirmier.
La présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard, croit que le nouveau DRH, Marc Brouillette, qui entre en fonction aujourd’hui, doit rapidement se mettre au travail pour s’attaquer au grave problème de pénurie d’infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes.
« Le manque de personnel est catastrophique sur l’ensemble du territoire du CISSS de la Côte-Nord. La fusion des établissements, et la création des CISSS, qui devait tout régler n’a fait qu’aggraver la situation. Le problème est urgent et nous espérons que le nouveau DRH en fera sa priorité », explique Nathalie Savard.
Un projet annulé faute de personnel suffisant
Pour démontrer jusqu’à quel point la pénurie a atteint un point critique, la présidente du SIISNEQ-CSQ explique que le CISSS a dû annuler le projet-pilote portant sur le ratio professionnels patients qui devait être réalisé à l’hôpital de Sept-Îles.
« Le projet-pilote, qui devait initialement débuter en octobre, avait été reporté au mois de décembre. Finalement, nous avons dû y renoncer, parce qu’il n’y avait pas suffisamment de personnel infirmier pour combler les équipes de base sur les différents quarts de travail. Pour y arriver, nous aurions dû recourir au temps supplémentaire et à de la main-d’œuvre provenant du secteur privé », dénonce Nathalie Savard.
Une pénurie qui a atteint un point critique
Cette dernière soutient que l’abandon de ce projet démontre à quel point la pénurie d’infirmières, d’infirmières auxiliaires et d’inhalothérapeutes a atteint un point catastrophique dans la région.
« Quand nous ne sommes plus capables de trouver suffisamment d’employées pour mener un tel projet-pilote, c’est parce que ça va très mal. Il n’y a plus de temps à perdre. C’est la qualité et la sécurité des soins, que nous avons le devoir d’assurer à la population, qui sont mises en danger si rien n’est fait », prévient Nathalie Savard.
Une condition incontournable
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, ajoute que le nouveau DRH devra comprendre et reconnaître qu’il ne peut lutter contre la pénurie sans améliorer les conditions de travail du personnel.
« C’est inconcevable de penser pouvoir retenir les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes déjà en emploi et de penser attirer une relève en maintenant les milieux de travail actuels. Il faut absolument stabiliser les équipes de travail et cesser de parler de flexibilité, mobilité et déplacement du personnel, faute de quoi la pénurie va atteindre un point critique pour tout le monde », dénonce Claire Montour.
Le CISSS et son DRH mis au défi
Cette dernière invite donc le nouveau DRH à profiter de la reprise des négociations locales entre le SIISNEQ-CSQ et le CISSS de la Côte-Nord, prévue pour le mois de janvier prochain, pour adopter une nouvelle attitude, plus positive.
« Si, comme nous, le CISSS a véritablement à cœur d’assurer à la population les soins de qualité qu’elle mérite, alors le DRH devra transmettre à son équipe de négociation le mandat d’améliorer de façon significative les conditions de travail des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes », conclut Claire Montour.