Pointe-aux-Trembles, le 29 octobre 2018. – « La pénurie de personnel de soutien scolaire, l’augmentation importante du nombre d’élèves et la concurrence des autres commissions scolaires affectent sérieusement la qualité des services offerts aux élèves et ont des impacts nuisibles sur le personnel. »
Telle est la situation dénoncée aujourd’hui en conférence de presse par le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, à l’occasion de son passage à la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île pour rencontrer les membres du personnel de soutien. Il a profité de l’occasion pour faire le point sur les difficultés que rencontre le personnel de soutien à l’emploi de cette commission scolaire.
« La plus grande difficulté est certainement le taux de précarité élevé, qui touche 74 % du personnel, dont les trois quarts sont des femmes. Cela a de graves conséquences, surtout que plusieurs sont des mères monoparentales obligées de boucler le budget sans pouvoir compter sur un revenu suffisant. C’est très inquiétant et il ne faut pas se surprendre que la commission scolaire ait de la difficulté à recruter du personnel », explique Éric Pronovost.
À ce sujet, Stéphane Soumis, président du Syndicat du soutien en éducation de la Pointe-de-l’Île (SSÉPÎ-CSQ), mentionne que « la commission scolaire recourt à la sous-traitance, mais que cette solution ne règle pas le problème à moyen et long terme ».
Aide gouvernementale nécessaire
Le président de la FPSS-CSQ déplore que plusieurs des travailleuses et des travailleurs touchés œuvrent au niveau des services directs aux élèves. « C’est clair qu’il y a des impacts sur la qualité des services offerts aux élèves. Des efforts doivent être faits pour mettre fin à cette pénurie, dans l’intérêt des élèves et du personnel. Mais pour ce faire, la commission scolaire a besoin de mesures gouvernementales permanentes », précise Éric Pronovost.
Une surcharge de travail généralisée
De son côté, le président du SSÉPÎ-CSQ constate que cette problématique fait d’autant plus mal qu’elle est combinée à une surcharge de travail qui n’épargne personne.
« On demande au personnel d’en faire plus avec moins. Les conditions de travail sont de plus en plus lourdes et difficiles », précise Stéphane Soumis. Un sondage récent, réalisé par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), démontrait d’ailleurs que 48 % des membres du personnel de soutien scolaire doivent travailler durant les pauses, l’heure du dîner ou prolonger leur journée de travail pour faire face à leurs tâches et responsabilités, qui augmentent sans cesse. « Les trois quarts constatent un alourdissement de leur tâche. L’épuisement vient donc s’ajouter au stress engendré par la précarité. Faut-il se surprendre que plus de 80 % de ces personnes se disent exténuées? On le serait à moins », commente Stéphane Soumis.
Des services de soutien essentiels
D’autre part, le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, est d’avis que les élèves ont besoin de services, de la classe jusqu’au service de garde. « Les élèves ont besoin de soutien en classe, bien sûr, au service de garde et partout dans l’école. L’école est maintenant ouverte de 7 h à 18 h. Il faut que les élèves qui bénéficient de services spécialisés durant les heures de classe y aient aussi accès lorsqu’ils arrivent au service de garde », plaide Éric Pronovost.
Faire partie de la solution
Le président du SSÉPÎ-CSQ rencontre régulièrement les personnes déléguées des établissements de la Pointe-de-l’Île pour tenter d’identifier des solutions à la situation actuelle. « Il faut agir à plusieurs niveaux pour attirer une relève dans les écoles et les centres. Il faut également offrir des conditions de travail satisfaisantes pour que le personnel demeure en poste et souhaite poursuivre sa carrière. Nous nous faisons un devoir de soumettre nos solutions à la commission scolaire, car c’est ensemble que nous devons agir pour améliorer les choses », déclare Stéphane Soumis.
Un personnel de soutien important
En terminant, Éric Pronovost invite la commission scolaire à tenir compte du personnel de soutien et du rôle important qu’il joue chaque jour dans la bonne marche de nos écoles. « Connaissant la volonté de la commission scolaire d’améliorer la réussite éducative sur son territoire, je tiens à lui rappeler que le personnel de soutien partage cette préoccupation et qu’il fait partie, lui aussi, de la solution pour améliorer notre système public d’éducation. L’éducation, c’est aussi nous! », conclut Éric Pronovost.