Québec, le 24 octobre 2018. – « Nous sommes sincèrement troublés, mais pas du tout surpris, de lire les grandes lignes du rapport d’enquête du Protecteur du citoyen portant sur les services éducatifs à la Commission scolaire Kativik », a fait savoir Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ).
En effet, l’organisation syndicale qui représente le personnel de l’éducation du Nord québécois a maintes fois et fermement présenté des revendications en lien avec les conditions de travail particulièrement difficiles à la Commission scolaire Kativik. On pense notamment au financement déficient des services éducatifs, aux services insuffisants, aux conditions d’apprentissage qui ne sont pas au rendez-vous et aux conditions de logement inadéquates. La FSE-CSQ juge également que le cadre légal qui s’applique, la Loi sur l’instruction publique pour les autochtones cris, inuit et naskapis, est dépassé et nuit à l’amélioration des conditions pour les élèves et le personnel.
Les organisations syndicales partagent les constats alarmants relevés par le Protecteur du citoyen dans son communiqué :
- Près de 80 % des élèves quittent le système scolaire sans diplôme ni certification, soit 4 fois plus qu’ailleurs au Québec;
- Très peu de services sont offerts aux élèves en difficulté ou handicapés;
- Plus de la moitié des Inuits ne détiennent aucun certificat, diplôme ou grade, comparativement à 13 % ailleurs au Québec;
- L’accès aux études postsecondaires et à la formation générale des adultes est très limité.
Pour le personnel de l’éducation, il y a une réelle difficulté à former du personnel enseignant inuit et à recruter et à garder à l’emploi du personnel enseignant qualifié. « Durant les délais interminables pour négocier la dernière convention collective du personnel de l’éducation de la Commission scolaire Kativik, nous avons été à même de constater l’indifférence du gouvernement à régler les importants problèmes vécus dans le Nord québécois. Pourtant, les constats sont désolants, et les écarts avec le reste du Québec sont intolérables. Les conditions de travail et d’apprentissage sont à revoir en urgence, car ce sont les élèves et le personnel enseignant qui font les frais de ce dramatique laisser-aller », a déclaré M. Larry Imbeault, président de l’Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ).
« Il est clair que le nouveau gouvernement doit agir à partir des recommandations qui sont formulées. Les chiffres nous démontrent que ça prend un véritable coup de barre pour changer ce portrait. Nous nous attendons à ce que le personnel de l’éducation du Nunavik soit consulté et mis à contribution pour que les solutions améliorent réellement le quotidien de celles et ceux qui y travaillent. C’est un gros mandat pour le ministre Roberge, et nous lui avons déjà spécifié que ce dossier allait être à son ordre du jour », de conclure Mme Scalabrini.