Nicolet, le 10 octobre 2018. – « La précarité d’emploi est devenue un véritable fléau pour le personnel de soutien scolaire à la Commission scolaire de la Riveraine, dans la région de Nicolet-Yamaska. Ça n’a absolument aucun sens, alors que près de trois personnes sur quatre occupent un emploi précaire. »
Le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, a profité aujourd’hui d’une tournée dans la région pour faire le point sur la situation préoccupante du personnel de soutien à l’emploi de la Commission scolaire de la Riveraine.
« On parle d’un taux de précarité qui touche 74 % du personnel, dont les trois quarts sont des femmes. Cela a de graves conséquences, d’autant plus que plusieurs sont des mères monoparentales obligées de boucler le budget sans pouvoir compter sur un revenu suffisant. C’est très inquiétant et il ne faut pas se surprendre que la commission scolaire ait de la difficulté à recruter du personnel », explique Éric Pronovost.
Aide gouvernementale nécessaire
Ce dernier déplore également que plusieurs des travailleuses et des travailleurs touchés œuvrent au niveau des services directs aux élèves. « C’est clair qu’il y a des impacts sur la qualité des services offerts aux élèves. Des efforts doivent être faits pour mettre fin à cette pénurie, dans l’intérêt des élèves et du personnel. Mais pour ce faire, la commission scolaire a besoin de mesures gouvernementales permanentes », précise Éric Pronovost.
Une surcharge de travail généralisée
De son côté, le président du Syndicat du soutien scolaire de la Riveraine (SSSLR-CSQ), Stéphane Roberge, constate que cette problématique fait d’autant plus mal qu’elle est combinée à une surcharge de travail qui n’épargne personne.
« On demande au personnel d’en faire plus avec moins, en ne remplaçant pas complètement les personnes qui partent à la retraite. Les conditions de travail sont de plus en plus lourdes et difficiles », précise le président du SSSLR-CSQ. Un sondage récent, réalisé par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), démontrait d’ailleurs que 48 % des membres du personnel de soutien scolaire doivent travailler durant les pauses, l’heure du dîner ou prolonger leur journée de travail pour faire face à leurs tâches et responsabilités, qui augmentent sans cesse. « Les trois quarts constatent un alourdissement de leurs tâches. L’épuisement vient donc s’ajouter au stress engendré par la précarité. Faut-il se surprendre que plus de 80 % de ces personnes se disent exténuées? On le serait à moins », commente Stéphane Roberge.
Des services de soutien essentiels
D’autre part, le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, est d’avis que les élèves ont besoin de services, de la classe jusqu’au service de garde. « Les élèves ont besoin de soutien en classe, bien sûr, au service de garde et partout dans l’école. L’école est maintenant ouverte de 7 h à 18 h. Il faut que les élèves qui bénéficient de services spécialisés durant les heures de classe y aient aussi accès lorsqu’ils arrivent au service de garde », plaide Éric Pronovost.
État des bâtiments
Pour ce qui est de l’état des bâtiments, les établissements du territoire de la Riveraine ont une moyenne d’âge de 58 ans, avec les deux tiers des établissements qui présentent un degré de vétusté jugé mauvais ou insatisfaisant. « Des sommes ont été investies dans la rénovation, mais on doit continuer pour garder ces écoles à niveau », selon le président du SSSLR-CSQ.
Il rappelle d’ailleurs que l’entretien ménager a également un impact sur la durée de vie des établissements. Dans ce contexte, M. Roberge s’inquiète de la pratique de sous-traiter les travaux de conciergerie. « Si l’on veut entretenir la fierté d’une école propre, il faut encourager le sentiment d’appartenance en permettant au personnel de soutien de la commission scolaire de poursuivre son travail plutôt que de recourir à l’externe. »
Un personnel de soutien important
En terminant, Éric Pronovost invite la commission scolaire à tenir compte du personnel de soutien et du rôle important qu’il joue chaque jour dans la bonne marche de nos écoles. « Connaissant la volonté de la commission scolaire d’améliorer la réussite éducative sur son territoire, je tiens à lui rappeler que le personnel de soutien partage cette préoccupation et qu’il fait partie, lui aussi, de la solution pour améliorer notre système public d’éducation. L’éducation c’est aussi nous! », conclut Éric Pronovost.