(Percé, 9 juin 2017). – Alors qu’une dizaine de municipalités de la Gaspésie ont déjà manifesté leur opposition au projet de centralisation des laboratoires médicaux publics du Québec (Optilab), les syndicats de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) de la Gaspésie invitent les autres élus de la région à joindre le mouvement sans plus tarder.
Plusieurs résolutions d’opposition ont été adoptées par les municipalités et envoyées au ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. Ces résolutions font suite à une lettre des syndicats de la CSQ adressée aux élus de la région, au cours des dernières semaines, demandant aux députés, maires et préfets de MRC de s’opposer activement à l’implantation du projet Optilab.
« Les élus doivent veiller au respect des droits et des intérêts des personnes qu’ils représentent. Il est évident que le projet Optilab, mis en œuvre par le ministère de la Santé et des Services sociaux, pénalisera la population de nombreuses régions du Québec, dont la Gaspésie », explique la porte-parole de la CSQ dans la région, Micheline Barriault.
Risques pour la santé et la sécurité
Rappelons que le projet du ministre Barrette vise à centraliser les activités des laboratoires médicaux du Québec dans onze mégalaboratoires, qui seraient situés dans les grands centres urbains.
« Une telle centralisation à grande échelle ne sera pas sans conséquence pour les patients de la région, notre population et notre vitalité économique. Le transport d’échantillons sur de plus grandes distances pourrait générer des risques liés à leur sécurité, à leur stabilité et à leur traçabilité. De plus, il est clair que les délais seront plus longs pour obtenir des résultats d’analyses, ce qui retardera d’autant l’obtention d’un diagnostic et, éventuellement, d’un plan de traitement, si nécessaire », met en garde Micheline Barriault.
Les personnes vulnérables pénalisées
D’autre part, les syndicats de la CSQ sont fortement préoccupés par le fait que, depuis le 26 janvier dernier, la tarification pour le transport des échantillons biologiques est légalement autorisée.
« Les frais de transport d’un nombre croissant de prélèvements réalisés hors des centres hospitaliers seront maintenant facturés aux usagers. Ces nouvelles contraintes économiques, qui risquent d’augmenter avec Optilab, représenteront une barrière financière importante qui limitera l’accès aux soins pour la population, particulièrement pour les personnes à faible revenu et celles aux prises avec des maladies chroniques », dénonce la porte-parole régionale de la CSQ.
Des études à consulter
Cette dernière ajoute que cette centralisation entraînera des impacts économiques majeurs pour les régions touchées, notamment par des pertes d’emplois bien rémunérés. La CSQ invite d’ailleurs les élus et la population à prendre connaissance des deux analyses qu’elle a produites, soit le Règlement abolissant les frais accessoires de santé : une annonce accueillie avec prudence et son Étude des impacts économiques du projet Optilab pour les régions de Lanaudière et des Laurentides.
Un dernier appel aux élus
En terminant, la porte-parole régionale de la CSQ espère que d’autres élus feront bientôt connaître leur opposition au projet du ministre Gaétan Barrette et agiront concrètement pour préserver l’accès pour tous à des soins de santé publics de qualité.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.