Montréal, le 27 avril 2017. – À la première lecture du projet de loi no 133, Loi obligeant le port de l’uniforme par les policiers et les constables spéciaux dans l’exercice de leurs fonctions, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) estime que plusieurs libertés fondamentales sont bafouées pour une simple question d’image.
« En incluant ce nouveau chapitre à la Loi sur la police, qui oblige de façon générale les policiers à porter l’uniforme, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, porte atteinte à la liberté d’association et à la liberté d’expression », estime Louise Chabot.
Justificatif au projet de loi
Dans le projet de loi déposé ce matin, la CSQ n’entrevoit aucun justificatif raisonnable pour ajouter ces nouvelles dispositions. Il n’est nullement question de santé et sécurité au travail, ni de menace sérieuse à la sécurité publique. Les arguments de sérénité des débats judiciaires ou de crédibilité et de respect des policiers mis de l’avant par le ministre semblent assez fallacieux.
« Quand le ministre Coiteux ne prévoit aucune exception à sa loi, c’est qu’il fait peu de cas du droit à la liberté d’association. Changer une partie de son uniforme pour protester ne porte aucunement atteinte aux services à la population. C’est l’image de l’employeur qui est touchée », estime la présidente.
Des sanctions démesurées
Louise Chabot s’étonne que le gouvernement libéral veuille museler les travailleuses et travailleurs par des sanctions aussi sévères. « Non seulement on prévoit doubler les amendes pour les syndicats qui donneront un mot d’ordre à leurs membres, peu importent les circonstances, mais le ministre Coiteux va plus loin en mettant en place des sanctions pénales envers les organisations syndicales et leurs membres. C’est résolument réduire la liberté d’expression en période de négociation ou en situation de protestation. »
La CSQ souhaite ardemment que le ministre Coiteux retire rapidement son projet de loi inapproprié.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.