Laval, le 9 novembre 2016. – Les membres du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ) ont manifesté leur inquiétude pour l’accessibilité et la qualité des soins offerts à la population en raison du manque de personnel.
« Aujourd’hui, on lance un cri d’alerte, déclare Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Depuis la réforme Barrette, nous nous inquiétons pour notre système de santé, nous nous inquiétons pour les patients. Les compressions budgétaires en santé ont des effets importants sur la qualité des soins et des services qu’on peut offrir dans les différents services de santé. »
Problèmes à l’urgence
Le temps d’attente pour avoir une première évaluation par une infirmière au triage des urgences peut atteindre jusqu’à trois heures. « Pour nous, comme pour nos patients, c’est inadmissible, affirme Isabelle Dumaine, présidente du SIIIAL-CSQ. La direction a été informée de la situation, mais rien ne changera si on n’ajoute pas du personnel. »
Pour le moment, il n’y a que deux infirmières de jour et de soir à l’urgence et une seule de nuit pour assurer le triage. C’est nettement insuffisant pour que la population de Laval puisse bénéficier de soins efficaces, de qualité et accessibles dans des délais raisonnables.
« Il ne faut pas attendre qu’il y ait une catastrophe pour agir, renchérit Isabelle Dumaine. Des temps d’attente comme ça, dans le cas d’un patient qui fait un infarctus, ça peut signifier des dommages irréversibles pour son cœur, la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval (CISSS-Laval) ne doit pas prendre ça à la légère! » Cinquante-huit formulaires de situations dangereuses ont été remplis par les infirmières de l’urgence depuis le début de l’année.
Grande surcharge aux modules naissance et mère-enfant
Ce sont au moins 306 jours (2 300 heures) de temps supplémentaire qui ont été nécessaires aux modules naissance et mère enfant de la Cité-de-la-Santé depuis le début de l’année. Entre le mois d’avril et le mois de juillet seulement, 56 jours (420 de ces heures) furent obligatoires pour les infirmières.
« Nos membres sont à bout de souffle et veulent un répit. Les ressources financières sont là pour consolider les équipes et engager du personnel à temps plein plutôt que de payer du temps supplémentaire. Pourtant, le CISSS-Laval persiste à maintenir le strict minimum en matière de personnel au détriment des soins et du bien-être de ses employées », dénonce Isabelle Dumaine.
Le SIIIAL-CSQ demande la création de postes à temps complet pour venir en soutien aux équipes des départements à fort volume, comme le module naissance, la néonatalogie et le module mère-enfant.
Des ratios sans bon sens dans les CHSLD
La situation dans les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) n’est pas plus reluisante. « En plus d’un alourdissement des cas, nos membres nous rapportent des ratios qui ne leur permettent plus d’offrir la qualité de soins pour laquelle on les a formés. Les infirmières auxiliaires de jour doivent composer avec une trentaine de patients alors que leurs collègues de nuit se retrouvent avec jusqu’à 55 patients à leur charge, souvent sur deux étages! », indique Isabelle Dumaine.
Un style de gestion inhumain
« Nous avons de plus en plus l’impression que les gestionnaires du CISSS de Laval gèrent notre système de santé comme une usine depuis la mise en œuvre de la réforme Barrette. Ils oublient que nous traitons des humains et qu’un humain n’est pas une machine qu’on peut réparer en deux temps trois mouvements, de façon prévisible », déplore la leader syndicale.
Les infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires membres du SIIIAL-CSQ veulent offrir des soins de qualité, à la hauteur de leurs compétences et de leurs formations. Elles souhaitent donner le meilleur d’elles-mêmes à leurs patients et bien les soigner. Elles exigent du CISSS-Laval qu’il leur fournisse les conditions et les outils nécessaires pour le faire.
Profil du SIIIAL-CSQ
Le Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ) représente plus de 2200 membres à l’emploi du Centre intégré de santé et services sociaux de Laval (CISSSL) qui regroupe huit CLSC, cinq centres d’hébergement, un centre hospitalier, le Centre ambulatoire régional de Laval (CARL), le Centre de détention Leclerc, ainsi que les infirmières de l’Agence de santé et services sociaux de Laval. Il est affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).