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La langue française, vecteur de notre identité nationale
23 juin 2016
Reconnaître une culture, c’est d’abord reconnaître l’originalité d’une société particulière. Promouvoir une culture, c’est faire en sorte que cette société particulière continue à vouloir et à pouvoir orienter et assumer son propre avenir dans tous les domaines.
Au Québec, le français est notre langue officielle. Son ancrage dans l’identité québécoise n’est pas une légende urbaine. Pierre Bourgeault, premier Lauréat du prix Georges-Émile-Lapalme en 1997, écrivait:
« Nous avons voulu changer le Québec et nous l’avons changé. Aujourd’hui, nos enfants de toutes origines se retrouvent dans notre langue commune et savent que le français, s’il nous isole en Amérique du Nord, nous ouvre aussi tous les horizons à travers le monde. Ils savent que quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde que nous défendons contre l’hégémonie d’une seule. Nos enfants savent que nous sommes là « pour rester » ».
La culture, vecteur de notre construction identitaire
Encore aujourd’hui, il nous faut renouer avec cette fierté d’affirmer qui nous sommes. Face à la standardisation de la production culturelle, la promotion de nos œuvres culturelles est essentielle à la construction identitaire et contribue à la formation de valeurs communes.
Pour plusieurs Québécoises et Québécois, la vie culturelle se vit le plus souvent à la maison et est alimentée par les médias et les nouveaux supports technologiques.
Pour d’autres, la pauvreté freine leur accessibilité à la culture, entraînant un déficit culturel. Même internet haute vitesse, qui pourrait être un passeur de culture, n’est pas accessible dans les milieux défavorisés ou les régions éloignées. La culture francophone québécoise sur le Web a aussi besoin d’être encouragée. Des initiatives comme celle de la Fabrique culturelle de Télé-Québec mériteraient d’être appuyées plus fortement.
« Nous ne devons pas hésiter à clamer haut et fort la richesse de nos créations artistiques, socle de notre culture commune. »
C’est le temps d’ouvrir la maison chez nous
Par ailleurs, la diversité ethnique et culturelle pose aussi d’autres défis. Il y a dans la société une réceptivité de plus en plus importante à la diversité ethnique et culturelle, particulièrement dans la région de Montréal, mais pas exclusivement. Toutefois, comme le constatait le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine en 2010:
« Les communautés culturelles sont issues de cultures différentes de la culture québécoise et leurs valeurs culturelles diffèrent, à l’occasion, de celles des communautés francophones et anglophones. Leur sentiment d’appartenance au Québec et leurs références historiques ne sont pas toujours les mêmes que ceux des Québécois qui y vivent depuis plusieurs générations. Cela soulève le problème de la redéfinition de la citoyenneté culturelle, de la cohésion sociale et des appartenances multiples et, plus fondamentalement, celui du partage d’un ensemble de valeurs communes qui favoriseraient l’exercice de la démocratie culturelle dans un nouveau rapport de forces qui respecte la diversité culturelle actuelle ».
Alors que se déroulent des consultations sur la nouvelle politique culturelle québécoise, alors que nous avons célébré avec fierté notre fête nationale, nous ne devons pas hésiter à clamer haut et fort la richesse de nos créations artistiques, socle de notre culture commune.
Nous devons chanter, réciter, scander que le maintien de l’identité québécoise et l’affirmation du français, langue publique commune, sont indissociables du développement de cette diversité culturelle au Québec. Comme le chantait Daniel Boucher: « c’est à [notre] tour d’ouvrir la maison chez nous et de pas se gêner pour dire [qu’on] l’aime » !
GARON, Rosaire, et Marie-Claude LAPOINTE (2010). Enquête sur les pratiques culturelles au Québec – 6 édition, ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Direction de la recherche et de l’évaluation de programmes, p. 4.