Montréal, le 15 juin 2015. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) est outrée d’apprendre qu’encore une fois, le gouvernement Couillard coupe dans les budgets alloués à des organismes œuvrant auprès des femmes, comme dans celui des seize organismes québécois spécialisés en développement de la main-d’œuvre féminine membre du Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT).
« Nous ajoutons notre voix à celle du CIAFT pour réclamer à la ministre de la Condition féminine, Stéphanie Vallée, d’accorder une enveloppe budgétaire suffisante aux organismes d’aide à l’emploi des femmes. Comment son gouvernement peut-il prétendre au développement de l’emploi s’il coupe les subsides à seize organismes qui sont des moteurs de développement économique des régions dont bénéficient particulièrement les femmes ? Alors que le gouvernement coupe sans bon sens dans les budgets des organismes communautaires, comment peut-il se tourner vers eux pour qu’ils prennent le relais là où il abandonne », questionne Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Appauvrir les femmes
Sabrer 700 000 dollars dans un budget de 1,2 million de dollars alloué au budget de ces organismes équivaut à confiner les femmes dans des emplois traditionnellement féminins et moins bien rémunérés, voire même à les maintenir dans la pauvreté. « Ces organismes jouent un rôle essentiel en matière d’accès au marché du travail des femmes et stimule l’égalité professionnelle de celles-ci. »
« Ces coupes ne sont pas anodines. Elles vont compromettre la capacité de soutenir l’accès à la diversité en emploi des femmes en plus de limiter leur accès aux ressources pour leur intégration et leur maintien en emploi. Ce n’est certes pas une mesure pour contrer la disparité salariale importante des femmes, lance la présidente de la CSQ. Après avoir coupé dans le budget du Conseil du statut de la femme, c’est une autre démonstration qui vient confirmer que les mesures d’austérité touchent particulièrement les femmes, comme l’a démontré la recherche de l’IRIS. C’est à se demander si nous avons vraiment, au Québec, un ministère de la Condition féminine ! »
Abandonner les régions
Selon la CSQ, le peu de souci du gouvernement libéral pour le développement des régions se conforte de semaine en semaine. Rien, dans les politiques du cabinet Couillard, n’est promesse d’emploi. L’abolition du Conseil régional des élus (CRÉ), des forums jeunesse régionaux, le rétrécissement des Carrefours jeunesse-emploi et des centres locaux de développement affaiblissent le développement d’emplois directs en région. C’est à croire que ce gouvernement veut carrément fermer les régions.
« En région, les femmes se sont prises en main. Elles sont un modèle d’engagement dans leur milieu. Elles ont réalisé des choses extraordinaires dans leur région. Ces enveloppes budgétaires ne sont pas un cadeau. Elles ont été arrachées à force de luttes et de concertation régionale. Nous appelons la ministre Vallée à se battre pour rétablir les budgets des organismes d’aide à l’emploi en région. Il en va de sa responsabilité ministérielle », rappelle Louise Chabot.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.