Gaspé, le 29 avril 2015. – Depuis son accession au pouvoir, le gouvernement Couillard n’a de cesse de mettre les régions en péril avec ses mesures d’austérité et ses lois adoptées sous le bâillon, témoignant de son mépris pour le débat parlementaire, base de notre démocratie. Face à ce désengagement grossier de l’État envers ses régions, la colère est à son paroxysme chez les syndicats de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
C’est à l’occasion du passage dans la région de Louise Chabot, présidente de la CSQ, que les présidentes et présidents des syndicats affiliés à la CSQ ont vertement dénoncé la petitesse des politiques austères du gouvernement de Philippe Couillard. « Le gouvernement libéral s’est servi du bâillon pour abolir la Conférence régionale des élus (CRÉ) et le Centre local de développement qui ont une importance primordiale chez nous. C’est sans gêne qu’il a considérablement restreint les subsides au Carrefour jeunesse emploi. C’est aussi sans aucun état d’âme qu’il a laissé Orléans Express et Pascan réduire la fréquence de leurs services de transport en région. Alors que les services publics représentent 23 % des emplois en Gaspésie, les nombreuses compressions imposées par les champions de l’austérité et de la morosité ajoutent à la colère de la population. Ce gouvernement n’amène que pertes d’emplois et de revenus dans la région. Nous désirons aviser le premier ministre Couillard qu’il est hors de question que nous le laissions ruiner nos régions. Le 1er mai, ça va brasser! », ont clamé d’une même voix les élues et élus syndicaux.
Le retour aux filles de Caleb dans le réseau scolaire
« On croirait presque revenir au temps des filles de Caleb avec des classes multiniveaux », s’est exclamée la présidente du Syndicat des travailleurs de l’éducation de l’Est-du-Québec (STEEQ-CSQ), Nathalie Fournier. Non seulement celles-ci ont été implantées au primaire mais voilà qu’on les voit apparaître au secondaire. Il ne faut pas se cacher que ces décisions rimeront avec des abolitions de postes d’enseignantes et enseignants et de possibles fermetures d’écoles de village. Nous sommes déçus de voir que les élèves en Gaspésie devront subir l’irresponsabilité libérale. »
Au diable les élèves en difficulté !
Pour sa part, Steve Loisel, président du Syndicat des professionnelles et professionnels des commissions scolaires de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (SPPGIM-CSQ), est également étonné de voir à quel point les élèves en difficulté devront subir les conséquences des mesures d’austérité. « Comment assurer des services de qualité aux élèves vulnérables et aux enseignants ? Nous avons déjà de la difficulté à recruter du personnel professionnel pour répondre aux besoins. Des postes restent affichés pendant plusieurs mois sans qu’on trouve de candidats. Comment peut-on croire que les professionnels trouveront intérêt à venir œuvrer dans notre milieu si on peut à tout moment mettre fin à leur contrat ou réduire leur temps de travail ? Ou les maintenir dans des conditions de précarité ? Nous sommes très préoccupés ! »
Pour Nathalie Fournier, c’est un peu la même chose qui se produit chez le personnel de soutien scolaire. « On s’aperçoit que les commissions scolaires tentent d’embaucher plus de préposés aux élèves handicapés que de techniciennes en éducation spécialisée, ce qui peut avoir un impact majeur sur la qualité des services éducatifs. Il est clair que pour le ministre Blais, l’éducation n’est qu’une dépense et non un investissement. »
Le Cégep, générateur de revenus
La semaine dernière, l’Institut de recherche et d’économie contemporaine (IREC) démontrait l’apport économique du Cégep de la Gaspésie et des Îles. « En 2014, le Cégep a généré 131 emplois directs et indirects et a contribué pour 11 millions de dollars au PIB régional. Les activités de recherche et l’enseignement ont aussi occasionné une entrée fiscale de 2,5 millions de dollars. Comment le gouvernement peut-il prétendre au développement économique du Québec s’il poursuit sur sa lancée de compressions en enseignement supérieur ? », a lancé Luc Méthot, président du Syndicat du personnel enseignant du Cégep de la Gaspésie et des Îles à Gaspé (SPECGIG-CSQ).
La santé et les services sociaux mis à mal
Depuis l’adoption sous le bâillon du projet de loi no10, le personnel de soins est en état de veille. « Il est évident qu’il y aura un impact important sur nous, a rétorqué Micheline Barriault, présidente du Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est-du-Québec (SIIIEQ-CSQ). Avec la création des nouveaux CISSS, il n’y aura plus qu’un seul établissement sur tout le territoire et aucune information ne nous est donnée sur l’organisation des services. C’est le brouillard total ! De plus, nous savons que des compressions supplémentaires sont à venir avec le déficit des CSSS. Dans une région au grand territoire comme le nôtre, on craint la centralisation des services. La surcharge de travail sera aussi à son maximum avec les fusions de centres d’activités. Nous faisons ce que nous pouvons, mais à un moment donné, ça peut devenir invivable », a-t-elle conclu.
Des mesures d’austérité aux graves conséquences
Louise Chabot soutient que les mesures d’austérité graves ont de graves conséquences dans la région de la Gaspésie-les-Îles, comme ailleurs au Québec. Ce seront d’ailleurs des sujets au cœur des débats du 41e Congrès de la Centrale. Sous le thème Agissons ! Ripostons !, l’instance suprême de la CSQ se tiendra au Centre des congrès de Québec du 26 au 29 juin prochain. Plusieurs représentantes et représentants des syndicats du secteur de l’éducation, de la santé et des services sociaux de la Gaspésie-les-Îles seront d’ailleurs présents.
Tournée précongrès
Les membres du Conseil exécutif de la CSQ ont entamé une tournée des syndicats dans toutes les régions du Québec en prévision du Congrès de juin. Quelque 1 200 personnes déléguées et invitées, invités nationaux et internationaux échangeront autour du renouveau syndical pour améliorer la représentativité de la Centrale et l’efficacité de son action collective visant à demeurer un agent de transformation légitime, efficace et engagé. De plus, la délégation élaborera les stratégies syndicales à déployer dans le contexte actuel d’austérité.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 5 500 dans la région de la Gaspésie-les-Îles. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Lien pertinent
- Vers le 41e Congrès de la CSQ : Agissons ! Ripostons !