Montréal, le 27 mars 2015. – Après plus de 1,1 milliard de dollars de compressions récurrentes en 6 ans, le réseau de l’éducation a dépassé sa limite et il lui sera particulièrement difficile d’assurer pleinement sa mission auprès de tous les élèves. C’est ce qu’affirment les trois fédérations du réseau scolaire de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), dont les membres portent déjà l’école à bout de bras.
Avec une hausse famélique du budget de 0,2 % à l’Éducation, alors que les l’augmentation des coûts du système est d’environ 3 %, les commissions scolaires essuient des compressions d’environ 350 millions de dollars pour la prochaine année scolaire, des coupes qui viennent s’ajouter aux 800 millions de dollars des dernières années.
Pour les représentantes et représentants du réseau scolaire québécois, le gouvernement trompe la population quand il affirme que ces coupes ne toucheront pas aux services aux élèves. Comment pourrait-il en être autrement alors que les coûts annuels de l’administration du réseau sont évalués à 550 millions de dollars par année et que les compressions récurrentes s’élèvent maintenant au double de ce montant ? Elles sont forcées de couper là où ça fait le plus mal, dans les services directs à l’élève et en soutien à l’enseignement.
Déjà, l’an dernier, les effets de l’austérité libérale se sont fait sentir sur les services aux élèves. Couper dans l’aide aux devoirs, l’achats de livres, les postes en service direct est depuis des mois au menu des écoles.
« C’est révoltant ! Les services directs aux élèves, déjà atteints par les coupes passées, seront encore plus affectés par les compressions cette année. Ce n’est pas pour le bien de nos enfants que le gouvernement s’en prend à répétition au système public québécois. Les dommages seront importants pour ceux qui passeront entre les mailles de plus en plus larges du filet », déplore Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
« On ne peut se réjouir que le enseignants soient encore mis à mal par des politiques qui leur demandent d’en faire encore plus avec moins et de porter, avec les collègues et les élèves, le poids de l’austérité. Valoriser l’éducation, c’est aussi valoriser le personnel qui y travaille », déclare Josée Scalabrini.
On sabre dans le personnel de soutien scolaire
« On n’accepte nullement que ces coupes supplémentaires imposées par le gouvernement viennent se faire sur le dos du personnel de soutien scolaire qui a fait plus que sa part depuis les dernières années. Ils sont malheureusement toujours parmi les premiers coupés ! » s’indigne Éric Pronovost , président de la FPSS-CSQ.
« Si M. Blais croit qu’on peut réduire davantage les services administratifs sans que les services à la population et aux élèves soient touchés, il se trompe. Encore une fois le gouvernement libéral nous démontre que notre système d’éducation public est loin d’être une priorité », ajoute Éric Pronovost.
Les services professionnels décimés petit à petit
Le hachoir qui tombe année après année dans le budget de l’éducation entraîne des coupes dans les services professionnels directs aux élèves et aux enseignants (psychoéducatrices et psychoéducateurs, animatrices et animateurs à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire, conseillères et conseillers en orientation, bibliothécaires, etc.) alors qu’il manquait déjà énormément d’effectifs pour répondre aux besoins et qu’on avait promis d’en ajouter en 2010.
« Quand on constate cette année que plus de 10 % des services ont été coupés dans certains milieux, que des régions n’ont carrément plus de psychologues ou d’orthophonistes, que les élèves sont laissés à eux-mêmes avec leurs difficultés et leurs échecs, on se demande ce que ce sera l’an prochain. Et surtout, on se demande en quoi, comme société, on investit dans un avenir soit disant si lumineux », affirme la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau.
« Au contraire, l’avenir est très noir en éducation. Le gouvernement voudrait démanteler le réseau public qu’il ne s’y prendrait pas autrement », conclut Johanne Pomerleau.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Profil de la FPPE-CSQ
La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 7 300 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres, conseillères et conseillers pédagogiques, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d’orientation, orthopédagogues, bibliothécaires et animatrices et animateurs à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire).
Profil de la FPSS-CSQ
La FPSS-CSQ est la seule fédération représentant exclusivement du personnel de soutien scolaire des écoles et des centres du Québec. Elle est affiliée à la CSQ et regroupe plus de 27 000 membres œuvrant dans les différentes commissions scolaires à travers le Québec.
Profil de la FSE-CSQ
La Fédération des syndicats de l’enseignement regroupe 35 syndicats représentant plus de 60 000 enseignantes et enseignants de partout au Québec. La Fédération compte parmi ses membres des enseignantes et enseignants de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation générale des adultes. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).