Montréal, le 16 avril 2025. – À quelques heures du débat des chefs, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) demande aux partis fédéraux de faire de l’intelligence artificielle (IA) une priorité de la campagne électorale.
« Il est urgent que le Canada se dote d’une loi-cadre encadrant l’IA alors que cette industrie numérique se développe à grande vitesse et que des milliards de fonds publics y sont injectés », soutient d’entrée de jeu Éric Gingras, président de la CSQ.
Ce dernier rappelle que le projet de loi C-27 a été présenté il y a près de trois ans, mais qu’il est mort au feuilleton sans être adopté : « La campagne électorale est le moment pour les leaders des partis de s’engager à mettre à jour cette démarche et à travailler pour doter rapidement le Canada d’un encadrement efficace de l’IA. L’autoréglementation ne permettra pas de protéger efficacement le public ni les travailleuses et les travailleurs. Le gouvernement canadien doit résister aux pressions de l’administration Trump, qui milite contre tout type d’encadrement des géants de la Silicon Valley », ajoute Éric Gingras.
La CSQ fait donc trois recommandations en ce qui concerne un futur projet de loi :
- Il doit inclure des dispositions pour assurer la fiabilité et la qualité des modèles d’intelligence artificielle;
- Il doit contenir des protections pour les travailleuses et les travailleurs, qui feraient l’objet de décisions basées sur les algorithmes dans le cadre de leur emploi;
- Il doit prévoir des mesures pour protéger les droits d’auteur et des redevances justes pour les créateurs de contenu.
Rappelons que la Centrale a participé au Forum public sur l’encadrement de l’intelligence artificielle (IA) au Québec, organisé par le Conseil de l’innovation du Québec. Éric Gingras y coprésidait d’ailleurs la table de réflexion portant sur les effets de l’IA sur le travail et les emplois : « Alors que les gouvernements investissent massivement dans le développement des systèmes d’IA, il est pressant de légiférer pour que les balises soient claires. C’est d’ailleurs ce qui est ressorti des discussions du Forum. Il faut anticiper les effets de l’IA et s’y préparer adéquatement. Pensons notamment à ses impacts dans nos milieux de travail ou en éducation. »
En plus de l’encadrement des systèmes d’intelligence artificielle que pourrait contenir une loi fédérale, la CSQ rappelle qu’on doit également agir collectivement afin d’assurer que la formation et, dans certains cas, la requalification soient au rendez-vous afin que tous puissent trouver leur place sur le marché du travail. Le leader syndical rappelle que c’est la responsabilité de nos gouvernements d’y voir et qu’ils pourront compter sur la contribution essentielle du mouvement syndical en cette époque d’importants changements technologiques.
Enfin, la CSQ souhaite que les débats des chefs soient l’occasion pour les leaders fédéraux de préciser leurs intentions au sujet de ce dossier majeur et de se positionner sur cet enjeu qui transformera profondément la vie des Canadiennes et des Canadiens.