Enjeux sociopolitiques
Langue française : un recul de l’exemplarité de l’État dénoncé
14 avril 2025
Quatre ans après l’annonce de l’entrée en vigueur de l’article 1 de la Loi 104, la promesse d’un État exemplaire en matière linguistique tarde toujours à se concrétiser. Des projets de règlements récemment déposés ravivent les craintes d’un recul, voire d’un abandon, des engagements pris. La société civile appelle le gouvernement à passer des paroles aux actes pour défendre le statut du français.
Par Audrey Parenteau, rédactrice en chef
Dans une lettre ouverte publiée dans Le Devoir, plusieurs acteurs de la société québécoise, dont la CSQ, dénoncent la reconduction possible de clauses réglementaires qui affaiblissent l’obligation pour l’Administration de communiquer uniquement en français avec les personnes morales établies au Québec. Alors que l’entrée en vigueur de l’article 1 de la Loi 104 était attendue depuis 19 ans et annoncée pour mai 2022, les auteurs constatent que « quatre ans plus tard, nous n’y sommes toujours pas ».
Les projets de règlements permettraient à l’État d’utiliser une autre langue que le français dans certains cas jugés exceptionnels. Mais les auteurs de la lettre ouverte s’inquiètent du caractère vague des formulations retenues, évoquant des clauses « fourre-tout » : « À quel moment l’Administration aura-t-elle jugé avoir “pris tous les moyens raisonnables”? »
Ils rappellent que la langue française est fragilisée, y compris dans des secteurs comme la recherche scientifique, et que l’État doit faire preuve de cohérence : « Il doit donner le bon exemple. »
Les signataires soulignent également l’importance du rôle joué par la société civile dans la défense de la langue et appellent le gouvernement à des gestes forts pour assurer non seulement sa survie, mais surtout « son développement ».
Lisez l’intégralité de la lettre ouverte La langue française n’a plus le luxe d’attendre publiée sur le site du journal Le Devoir.