Montréal, le 10 février 2015. – À l’occasion de la rentrée parlementaire, Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), souhaite fortement que le gouvernement Couillard change de cap dans les politiques qu’il entend mettre de l’avant. « Depuis son arrivée au pouvoir, le Parti Libéral du Québec s’active à détruire le modèle québécois. Il y va de grands chambardements sans vraiment consulter ni écouter. Il doit absolument profiter de cette rentrée pour modifier ses façons de faire et convenir que la société civile a son mot à dire sur les politiques qu’il veut imposer. Sinon, il va tout droit vers une confrontation sociale », martèle la présidente de la Centrale.
Au moment où le gouvernement Couillard s’apprête à faire d’importantes annonces tant en éducation et en santé qu’en petite enfance, il peut enfin se reprendre, changer de ton et entreprendre un véritable dialogue social. « Sinon, il ne pourra que récolter la grogne populaire. Les gens commencent à réaliser les conséquences de ses politiques d’austérité », prévient Louise Chabot.
La CSQ constate avec déception que malgré les consultations, peu de ministres de son cabinet semblent prendre en compte les opinions qu’on leur formule. C’est pourquoi la Centrale réitère au ministre Bolduc l’importance de consulter les acteurs du milieu avant de déposer un projet de loi aux impacts majeurs en éducation.
De la même manière, le ministre Barrette aurait avantage à écouter ce que l’ensemble des intervenants de la santé et des services sociaux lui exprime au sujet de son projet de loi no 20. Le bâillon du projet de loi no10 a suscité une exaspération incroyable dans les milieux. « Une loi qui dépouille la population de son droit de participation démocratique à la vie en société, ce n’est pas rien ! Ça ne doit pas se reproduire », soutient Louise Chabot.
Un autre faux pas à éviter, pour le gouvernement Couillard, est sans nul doute le sort qu’il veut réserver aux régions. « Après avoir délesté les régions de leur pouvoir décisionnel et des moyens nécessaires à leur développement économique, il ne faudra surtout pas s’étonner si la colère des régions retentit jusqu’à l’Assemblée nationale », déclare la leader syndicale.
Quant au ministre Coiteux et son dépôt patronal choquant pour les travailleuses et travailleurs du secteur public, il a beaucoup de chemin à faire. Ce n’est certes pas la meilleure façon d’entreprendre des négociations. « Ça fait des années que les travailleuses et travailleurs du secteur public font leur part. D’ailleurs l’écart salarial s’est creusé avec les autres travailleuses et travailleurs québécois. Il en va de même avec les conditions de travail que le Conseil du trésor propose. Ça commence à bien faire ! », déplore la présidente de la CSQ
Changer de cap, c’est aussi cesser de jouer à l’autruche quant aux diverses solutions avancées par de nombreux groupes pour assainir les finances publiques. La méthode utilisée jusqu’à maintenant par le gouvernement Couillard et par bien d’autres aussi, ne fonctionne pas pour relancer l’économie. « Je souhaite que le ministre Leitao cesse de ne regarder que la colonne des dépenses et porte enfin son regard vers la colonne des revenus. De l’argent, il y en a en circulation. Il suffit d’avoir la volonté politique, l’initiative et le courage de prendre les moyens nécessaires pour aller le chercher », conclut Louise Chabot.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.