Action féministe

Encore en lutte, encore en marche pour transformer le monde

4 mars 2025

Dans le contexte actuel, les acquis en matière de condition féminine sont plus fragiles que jamais. C’est pourquoi il faut unir nos forces afin de les protéger et continuer à avancer, a rappelé Julie Pinel, conseillère et responsable de l’action féministe à la CSQ, lors de son passage au balado Prendre les devants. C’est ce que propose la Centrale dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, date qui marque aussi le lancement officiel de la Marche mondiale des femmes (MMF) 2025.

Par Anne-Marie Tremblay, collaboration spéciale

« Ton corps, mon choix. » « Retourne dans ta cuisine. » Au cours des derniers mois, les propos dénigrants envers les femmes se sont multipliés sur le Web. « À la suite à l’élection de Donald Trump aux États-Unis, les commentaires misogynes, antiféministes, ont augmenté de 4600 % sur les réseaux sociaux », affirme Julie Pinel. Le problème, selon elle, c’est que les décideurs américains normalisent ce discours, si bien qu’il sort du dark web pour s’exposer au grand jour. Cela crée un effet d’entraînement alors que plusieurs personnes, qui n’auraient jamais osé s’exprimer ainsi, osent maintenant le faire.

Julie Pinel, conseillère et responsable de l’action féministe à la CSQ.

Au-delà du discours, plusieurs gestes mettent aussi à mal les luttes féministes, notamment en matière d’avortement. Encore une fois, ce qui se produit à l’heure actuelle aux États-Unis montre à quel point ces avancées sont fragiles, note la conseillère. « C’est un droit qu’on tenait un peu pour acquis au Québec, alors que c’est considéré comme un soin de santé comme un autre, ce qui est unique au monde. » Or, des gains importants sont encore à faire pour permettre une meilleure accessibilité à travers toutes les régions du Québec, accès qui n’est pas équitable actuellement, précise la conseillère.

Organiser la lutte

Face à la montée de la droite, la résistance doit donc s’organiser. « L’histoire nous démontre que rien n’est acquis, qu’il faut toujours rester vigilant », dit Julie Pinel. La MMF, qui sera lancée officiellement lors de la Journée internationale des droits des femmes, arrive donc à point nommé dans ce contexte. En effet, cet événement, qui se tiendra le 18 octobre 2025 à Québec, a lieu tous les cinq ans et rassemble des milliers de marcheuses provenant des quatre coins du monde. Cette année, le thème « Encore en marche pour transformer le monde » fait écho à celui du 8 mars, « Encore en lutte » contre la pauvreté, la violence et la crise climatique.

La MMF est née il y a 25 ans dans la foulée de la Marche du Pain et des roses, rappelle la conseillère. À l’époque, plus de 10 000 personnes avaient marché plus d’une semaine pour dénoncer la pauvreté des femmes. Une mobilisation historique soutenue entre autres par le mouvement syndical et qui avait mené à l’adoption de la loi sur l’équité salariale. Selon Julie Pinel, « cela montre à quel point le fait de se réunir permet de faire des gains vraiment importants ». Ce qui renforce l’importance d’un tel événement en 2025.

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