Enjeux sociopolitiques, Société
Assurance-emploi : syndicats et groupes de chômeuses et chômeurs pressent Ottawa d’agir
25 février 2025
Face à un climat d’incertitude économique marqué par les menaces tarifaires américaines, les grandes centrales syndicales québécoises (CSQ, FTQ, CSN et CSD) et les groupes de défense des sans-emploi, dont le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) et le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE), pressent le gouvernement fédéral de mettre en place des mesures d’urgence pour renforcer le régime d’assurance-emploi et éviter que des milliers de travailleuses et travailleurs ne se retrouvent sans filet de sécurité.
« On sent déjà les répercussions des menaces tarifaires, nos groupes locaux et régionaux reçoivent des appels tous les jours de personnes inquiètes ou qui ont déjà perdu leur emploi. Dans son état actuel, le régime d’assurance-emploi n’est tout simplement pas capable d’encaisser la crise qui s’en vient », préviennent Selma Lavoie et Milan Bernard, co-porte-paroles du CNC. Selon eux, les délais de traitement risquent d’exploser et de nombreux travailleurs et travailleuses pourraient se retrouver sans revenu, incapables d’accéder aux prestations d’assurance-emploi.
Des mesures à mettre en place
Pour éviter un tel scénario, la coalition propose un projet pilote qui comprend plusieurs mesures phares. Parmi celles-ci : une norme universelle d’admissibilité fixée à 420 heures de travail, une augmentation des prestations avec un seuil minimum établi à 500 $, une révision des critères d’exclusion pour fin d’emploi et la simplification des règles concernant les indemnités de départ.
Selon les syndicats et les groupes de chômeuses et chômeurs, ces changements permettraient non seulement de répondre à la crise actuelle, mais aussi de corriger les failles structurelles du régime d’assurance-emploi.
Un filet de sécurité nécessaire
« C’est dans des moments d’incertitude comme ceux-ci que l’on doit avoir une protection sociale fiable et solide. En ce moment, ce sont uniquement 40 % des chômeuses et des chômeurs qui se qualifient à l’assurance-emploi. Le montant des prestations est insuffisant et les délais de traitement sont inadmissibles. C’est maintenant que le gouvernement doit agir », insistent le secrétaire-trésorier de la CSQ, Luc Beauregard, la présidente de la CSN, Caroline Senneville, le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc, et le président de la CSD, Luc Vachon.
Pour le MASSE, le gouvernement fédéral ne peut plus ignorer la nécessité d’une réforme en profondeur. En écartant la réforme de l’assurance-emploi, le gouvernement libéral s’est tiré dans le pied. On se retrouve à peine quatre ans après la pandémie, avec une protection en cas de chômage qui n’arrive pas à protéger les travailleuses et les travailleurs de manière adéquate, déplore la porte-parole du Mouvement, Fanny Labelle.
Les syndicats et les groupes de défense des chômeuses et chômeurs appellent donc Ottawa à agir immédiatement en instaurant ces mesures sans attendre. Leur objectif : assurer une protection plus juste et plus efficace pour les travailleuses et travailleurs d’aujourd’hui et de demain.