Les maux de la langue
Emploi du nom personne
29 janvier 2025
Le nom personne fait partie des appellations à genre grammatical fixe. Tout comme individu, parent, sommité ou figure, il permet de désigner une femme, un homme ou une personne non binaire lorsqu’il est employé au singulier. Employé au pluriel, il désigne un groupe mixte de personnes.
Par Martine Lauzon, réviseure linguistique
Un mot comme personne est donc très utile en rédaction épicène, lorsque l’on ne sait pas quel genre grammatical doit être employé ou que l’on considère que le doublet, soit l’appellation féminine et masculine (les professionnelles et professionnels), ne convient pas à cette situation. Cependant, la langue française ayant ses particularités, on ne peut utiliser personne à toutes les sauces. Le site de l’Office québécois de la langue française nous fournit des explications à ce sujet, dont voici les grandes lignes :
- Il est déconseillé d’utiliser personne conjointement avec un terme qui contient déjà l’idée de « personne ». On évitera donc : les personnes conseillères, les personnes avocates, les personnes infirmières. Il en va de même pour des combinaisons comme personnes victimes ou personnes témoins, puisque victimes et témoins seuls englobent tous les genres.
- On peut employer la combinaison « personne + adjectif », mais avec parcimonie. Souvent, l’appellation seule suffit (les bénévoles, les responsables plutôt que les personnes bénévoles, les personnes responsables). Des combinaisons comme personnes salariées et personnes enseignantes sont acceptables, mais il n’est pas recommandé d’utiliser uniquement ces termes tout au long d’un texte, mais bien conjointement à d’autres formules, comme les salariées et salariés.
- L’utilisation du nom personne dans une périphrase ne pose pas de problème, même si elle allonge le texte. Des formulations telles que : les personnes chargées de la rédaction, les personnes qui organisent la rencontre, les personnes ayant une expertise, remplacent adéquatement des noms comme les rédacteurs, les organisateurs, les experts.
Des outils existent pour nous aider à trouver des solutions non genrées, contenant ou non le nom personne. L’Inclusionnaire, sur le site du Portail linguistique du Canada en est un. Le correcteur Antidote, pour sa part, est maintenant doté de la fonction Épicéniser, qui suggère des reformulations.
En terminant, ces procédés ne remplacent pas la Politique de féminisation du langage en vigueur à la Centrale, mais la complètent.
Saviez-vous que…?
Le nom enfant est toujours masculin quand il désigne un être humain dans les premières années de sa vie et avant l’adolescence, peu importe qu’il s’agisse d’une fille ou d’un garçon. Le genre peut varier lorsqu’on fait référence à une jeune personne spécifique ou qu’on veut mettre l’accent sur le fait que cet enfant peut être de sexe masculin ou féminin. Par exemple : « Cette enfant est douée. » ou « Nous recherchons une ou un enfant parlant français. »