Les maux de la langue

Cousu de fil blanc

15 janvier 2025

Une explication, une tactique, un mensonge ou une intrigue cousus de fil blanc ne duperont personne. Lorsqu’on est face à une tentative maladroite et grossière de dissimulation ou qu’un dénouement est très prévisible, cette expression convient parfaitement.

La locution cousu de fil blanc remonte au 16e siècle et fait référence au fil utilisé en couture pour assembler provisoirement 2 pièces de tissu, autrement dit pour faufiler. Déjà à cette époque, les couturières cousaient rapidement les différentes parties d’un vêtement avec du fil blanc en faisant de gros points pour les maintenir en place. Elles utilisaient ensuite du fil de la même couleur que l’étoffe pour coudre définitivement le tout, en faisant de petits points réguliers. Les tissus étant généralement colorés ou teintés, il était aisé de distinguer et d’enlever le fil blanc après avoir terminé les coutures définitives.

C’est pourquoi cette expression désigne maintenant un procédé dont on ne peut nier l’évidence.

Saviez-vous que…? 

Parmi les diverses méthodes utilisées pour manipuler les consommateurs, et particulièrement les consommatrices, figure l’étiquetage de complaisance. C’est le terme que propose l’Office québécois de la langue française (OQLF) pour traduire vanity sizing, cette pratique commerciale qui consiste à inscrire sur l’étiquette d’un vêtement une taille inférieure à la taille réelle, donnant ainsi l’impression à l’acheteuse ou à l’acheteur d’être plus mince, renforçant ainsi son estime de soi et l’incitant à opter pour cette marque. L’OQLF suggère aussi : étiquetage flatteur.