Syndicalisme

Bilan de l’automne et défis à venir pour 2025 à la CSQ

18 décembre 2024

À l’aube de 2025, nous revenons sur un automne chargé. Entre les négociations en petite enfance, celles des collègues du Nord et les débats sur l’immigration et la francisation, la CSQ a travaillé à défendre les droits de ses membres dans un contexte économique et social complexe. Tour d’horizon des grands dossiers qui nous ont occupés ces derniers mois, et de ceux qu’il faudra surveiller dès janvier.

Par Audrey Parenteau, rédactrice en chef

Des négociations qui s’étirent

Au cours des derniers mois, plusieurs éléments ont résolument occupé la CSQ. D’abord, les négociations dans le secteur de la petite enfance, où les intervenantes en CPE et les responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) régis et subventionnés membres de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) réclament des améliorations salariales et de meilleures conditions de travail.

Si les RSE se prononcent ces jours-ci sur l’entente de principe survenue il y a quelques jours avec le gouvernement, les pourparlers se poursuivent du côté des CPE. Pour la CSQ, ces négociations vont bien au-delà des revendications syndicales : elles visent à préserver un réseau public de qualité garantissant l’égalité des chances pour tous les enfants du Québec.

Les négociations dans le Nord ont également mobilisé la CSQ et ses fédérations du réseau scolaire. Des progrès ont été réalisés pour les enseignantes et enseignants de la Commission scolaire crie, mais le personnel de la Commission scolaire Kativik attend toujours des avancées significatives. Le contraste entre les conditions de négociation au Nord et au Sud demeure un problème majeur pour la CSQ, qui dénonce un manque de volonté politique.

Des enjeux en francisation et en immigration qui se sont imposés

Les débats autour de l’immigration et de la francisation ont marqué l’automne, exacerbés par des choix gouvernementaux jugés incohérents et déconnectés des réalités du terrain. À ce jour, plus de 450 postes ont été touchés dans les services de francisation, ce qui a entraîné une mobilisation massive des syndicats, des fédérations et de la CSQ ainsi que des organismes communautaires, unis dans leur volonté de défendre une intégration réussie des nouveaux arrivants.

Selon la Centrale, les choix du gouvernement, le manque de vision globale, la désorganisation entre le ministère de l’Éducation et le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, et la déconnexion avec les réalités des milieux n’ont pu faire autrement que d’engendrer à la fois stupéfaction et mobilisation.

Un siège à la CNESST

En octobre dernier, le président de la CSQ a été nommé au conseil d’administration de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), marquant l’aboutissement de nombreuses années de représentation. Ce siège renforce la voix de la Centrale, qui défend notamment la reconnaissance des lésions professionnelles psychologiques et la valorisation des emplois dans les secteurs majoritairement féminins de l’éducation et de la petite enfance.

Une plainte d’entrave contre le gouvernement

La CSQ et plusieurs de ses fédérations ont également déposé une plainte d’entrave au Tribunal administratif du travail (TAT) contre le gouvernement. Elles dénoncent les gels de recrutement dans les réseaux scolaire et collégial. Selon la Centrale, ces gels contreviennent au Code du travail et rendent inopérantes certaines clauses des conventions collectives. La directive, annoncée de manière précipitée et imprécise, empêche l’ouverture de postes, accentue la surcharge de travail et ouvre la porte à la sous-traitance.

Plusieurs priorités pour 2025

Pour 2025, plusieurs dossiers s’annoncent prioritaires pour la CSQ, dont la « modernisation » annoncée du régime de négociation du secteur public. Qu’est-ce que cela signifie exactement? Comment procédera le gouvernement? Beaucoup de questions sont, pour le moment, sans réponses.

La CSQ entend aussi jouer un rôle actif dans une grande réflexion sur l’éducation au Québec, de la petite enfance à l’enseignement supérieur. D’ailleurs, au cours des prochaines années, la Centrale entend développer sa propre plateforme qui permettra de renforcer la cohérence et la qualité des services éducatifs tout en répondant aux besoins sur le terrain.

Malgré les défis, la CSQ reste mobilisée et déterminée à défendre un projet de société basé sur l’équité, la solidarité et la justice sociale.