Société, Travail
Rémunération des personnes salariées de l’État : l’entente du Front commun a permis de diminuer l’écart
28 novembre 2024
Le règlement conclu entre le Front commun et le gouvernement, lors de la négociation du secteur public, a permis de réduire l’écart salarial et l’écart de la rémunération globale entre les travailleuses et les travailleurs des services publics et les autres personnes salariées du Québec. C’est ce que confirment les données présentées par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dans son rapport Rémunération des salariés – État et évolution comparés 2024 rendu public le 28 novembre.
Ce rapport, publié chaque année par l’ISQ, porte sur la rémunération de 74 emplois comparables répartis en cinq catégories d’emplois regroupant 86 972 personnes salariées de l’administration québécoise.
Sur le plan de la rémunération globale (qui tient compte à la fois des salaires, des avantages sociaux de la semaine normale de travail et des congés), le retard des travailleuses et des travailleurs des services publics comparativement aux autres salariés du Québec est de 2,1 %. Le retard des salaires est quant à lui de 11,4 % comparativement à 16,6 % en 2023.
L’enquête de l’ISQ démontre par ailleurs, de manière indirecte, que le gouvernement peine à conserver les travailleuses et les travailleurs d’expérience. En effet, lorsqu’on compare le taux de progression, on constate que la force vive du secteur public se retrouve plus bas dans les échelles salariales, ce qui traduit une main-d’œuvre moins expérimentée par rapport aux autres secteurs.
Les chiffres mis de l’avant par l’ISQ démontrent que les travailleuses et les travailleurs des services publics accusent du retard avec l’administration municipale (28,2 %), les entreprises publiques (11,9 %) et l’administration fédérale (12,2 %). Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, électriciens, plombiers et autres), le retard est passé de 32,6 % à 24,4 %.
La solidarité qui fait la différence
Dans un communiqué conjoint publié en réaction au rapport de l’ISQ, les organisations syndicales membres du Front commun ont déclaré que c’est « grâce à la lutte des 420 000 travailleuses et travailleurs réunis en Front commun [que] l’écart de rémunération a globalement diminué, et ce, malgré différentes ententes survenues dans d’autres secteurs sur lesquels se basent les comparatifs de l’ISQ. C’est un pas dans la bonne direction, mais nous avons encore du chemin à parcourir! »
Les porte-paroles du Front commun, le président de la CSQ, Éric Gingras, le premier vice-président de la CSN, François Enault, la présidente de la FTQ, Magali Picard, et le président de l’APTS, Robert Comeau, ont rappelé que, « si cette entente n’est pas parfaite, elle constitue tout de même une base solide pour amorcer un rattrapage avec les autres secteurs. Si les écarts de rémunération diminuent, c’est bon pour l’attractivité de nos réseaux, mais encore faut-il pouvoir retenir les travailleuses et les travailleurs! Les membres nous ont clairement indiqué qu’il reste beaucoup de travail à faire sur les conditions de travail et d’exercice dans nos réseaux publics. On doit continuer la lutte et on peut y travailler sans attendre la prochaine convention collective. Ce n’est certainement pas avec des gels d’embauches et le non-renouvellement des contrats temporaires qu’on permet aux effectifs de reprendre leur souffle. »
Ce qu’il faut savoir
- Retard salarial avec les autres salariés québécois : 11,4 %;
- Retard de rémunération globale avec les autres salariés québécois : 2,1 %;
- Pourcentage de femmes parmi les membres représentés par le Front commun : 78 %.
Rappelons que le Front commun a négocié une convention collective qui prévoyait des augmentations de 6 % rétroactives au 1er avril 2023 et de 2,8 % en 2024. Pour les trois dernières années de la convention, les augmentations prévues sont de 8,6 % et sont bonifiées par une clause de protection du pouvoir d’achat pouvant aller jusqu’à 1 % de plus par année.