Les maux de la langue

Remettre aux calendes grecques

27 novembre 2024

Remettre aux calendes grecques, ce n’est pas « procrastiner ». C’est reporter à une date qui n’existe pas.

Par Martine Lauzon, réviseure linguistique

L’expression calendes grecques a été attribuée à l’empereur Auguste. C’est dans l’Antiquité que le calendrier romain a été réorganisé pour se présenter plus ou moins comme on le connait aujourd’hui : 365 jours par année, avec année bissextile tous les 4 ans. Les calendes désignaient le premier jour du mois de ce calendrier, jour où les débiteurs devaient payer leurs dettes. Le calendrier grec, lui, ne comportait aucune notion de ce genre. Il était basé sur les cycles solaire et lunaire, et le premier jour du mois s’appelait nouvelle lune. Notre empereur aurait donc utilisé l’expression calendes grecques pour faire référence au moment où certains débiteurs insolvables effectueraient leur paiement, c’est-à-dire jamais.

Des expressions telles que dans la semaine des quatre jeudis ou à la Saint-Glinglin véhiculent aussi l’idée qu’un tel événement ne risque pas d’apparaître dans un calendrier et donc de se produire. 

Saviez-vous que…? 

Le terme automne fait partie des rares mots français qui comportent la suite -mn- et de ceux, encore plus rares, où le m n’est pas prononcé. Il en va de même pour l’adjectif automnal. La graphie -mn- vient du latin, et beaucoup de mots contenant ce groupe de lettres introduits en français avant le 15e siècle ont vu leur orthographe modifiée pour -nn- et même -n-. Dans certains cas, l’orthographe est restée la même; seule la prononciation a changé. Les mots condamnation et damner en sont des exemples additionnels. Dans d’autres cas, comme hymne ou amnésie, toutes les lettres sont prononcées.