Montréal, le 29 octobre 2014. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) est très étonnée de constater qu’encore une fois, le gouvernement libéral n’ose pas jouer franc jeu avec la population du Québec en ne rendant pas public le rapport préliminaire de la Commission de révision permanente des programmes. « On ne peut lancer à la va-vite des perspectives de coupes de l’ordre de 2 milliards de dollars sans rendre des comptes à la population qui paie de ses taxes les coûts de cette commission. Il serait grand temps que le gouvernement Couillard prenne ses responsabilités envers les Québécoises et les Québécois en respectant la société qu’ils ont choisie », soutient Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Un objectif d’austérité
Dans le rapport préliminaire obtenu par un journaliste d’un quotidien montréalais, il semble que le comité de Lucienne Robillard tend davantage à niveler les services publics vers le bas qu’à s’intéresser à l’amélioration de la qualité de vie des citoyennes et citoyens. « Combien de fois devrons-nous le répéter pour que nos dirigeants comprennent enfin que des services publics forts sont un atout important pour l’économie du Québec ? Combien de fois encore devrons-nous citer toutes les études internationales démontrant que les politiques d’austérité ne fonctionnent pas ? Au contraire, elles nuisent à l’économie d’un pays », s’impatiente la présidente de la CSQ.
Niveler par le bas
Pour la Centrale, la Commission de révision permanente des programmes n’a qu’un objectif comptable, avec une volonté démontrée d’ignorer les conséquences sur les gens, la population. Alors que le groupe de Mme Robillard compare constamment le Québec avec l’Ontario, l’organisation syndicale soutient que si la Commission veut se tenir à cette comparaison, il faudrait qu’elle le fasse aussi en tenant compte des salaires plus élevés en Ontario qu’au Québec, tant dans le secteur de l’éducation que dans celui de la santé. Pour les membres de la Commission, le Québec dépense trop pour ses services publics comparativement à l’Ontario.
Louise Chabot estime qu’il faut être fier d’avoir un panier de services plus imposant que ceux des provinces voisines. « Notre politique familiale est plus équitable, les soins à nos aînés sont mieux assumés, nos services sociaux mieux répartis. C’est ce qui fait du Québec une société plus juste et plus égalitaire ».
Investir en éducation et en santé
D’après l’article du quotidien, la Commission pense que le Québec ne dépense pas trop (ou pas assez !) en matière de santé et d’éducation. Rappelons à la bonne gouverne de la Commission certains faits :
En santé :
– Québec investit 3 139 dollars par habitant alors que la moyenne des autres provinces est de 3 568 dollars.
– Il y a un manque à gagner de plus de 400 dollars par personne ou près de 3 milliards de dollars pour le réseau de la santé québécois.
En éducation :
– Québec consacre 2 542 dollars par habitant.
– Les autres provinces investissent en moyenne 2 807 dollars par personne.
– Il y a un retard prenant en compte les faibles droits de scolarité du Québec.
Services de garde universels
La CSQ tient à rappeler aux commissaires que les services de garde éducatifs à la petite enfance sont des services éducatifs publics, tout comme le sont l’éducation et la santé. De plus, la Centrale considère qu’ils font fausse route en envisageant une formule liant le coût des places en garderie aux revenus des parents. Une autre porte sur le principe d’utilisateur-payeur cher au gouvernement Couillard ! Celui-ci fait peu de cas de l’augmentation du fardeau financier des familles que cela pourrait entraîner.
Soulignons qu’en réalité, les frais pour les places en garderie sont déjà modulés en fonction du revenu. En effet, les personnes et les familles aux revenus plus élevés paient déjà plus d’impôts. « En quoi cette proposition de la Commission pourrait-elle avantager la population du Québec, si ce n’est en appauvrissant encore, les moins nantis ? », demande Louise Chabot.
Le gouvernement Couillard doit se ressaisir et penser davantage au bien-être de la population en prenant les moyens nécessaires pour augmenter ses revenus.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.